- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Visage de l'autre : altérité fraternelle?
Lévinas a écrit de magnifiques pages à ce propos.
« Je me suis demandé, vous le savez peut-être, ce que signifie le visage de l'autre homme. Je me suis permis de dire qu'il y a en lui, avant tout, une droiture et une rectitude,un être de face précisément comme s'il était exposé à quelque menace à bout portant, comme s'il se présentait tout livré à la mort. »
« La première chose évidente dans le visage de l'autre, c'est cette rectitude de l'exposition et ce sans défense. L'être humain dans le visage est le plus nu, le dénuement même.
« Répondre me voici, c'est déjà là la rencontre du visage. »
« Quand on veut définir ce qu'est le fameux amour du prochain -mot très usé-, je pense qu'il faut revenir à cette relation avec le visage en tant que mortalité du prochain et impossibilité de le laisser à sa solitude »
« ...peu de choses intéressent autant l'homme que l'autre homme. »
« quand on dit qu'à l'origine il y a des instincts altruistes, on a reconnu que déjà Dieu a parlé. Il a commencé à parler très tôt.... »
« Le visage est le lieu de la parole de Dieu. Il y a la parole de Dieu en autrui, parole non thématisée. »
(Altérité et transcendance)
Pourquoi « peu de choses intéressent autant l'homme que l'autre homme. »
Quel mystère l'Homme cachet-il à l'Homme?
Qu'est ce qui parle dans le corps de l'autre, à travers ce qui est le plus expressif chez lui, à savoir : son visage ?
N'hésitez pas à échanger vos impressions, votre expérience.
- InvitéInvité
La peau profonde de l'amour
Pat a écrit:
"Si nous savions notre destin si particulier ...
Si nous pouvions savoir?
Mais personne ne nous apprend cela. Personne ne nous dit que nous accouchons des autres et qu'ils accouchent de nous."
J'ai trouvé ce beau poème d'Elaine Audet qui partage ton questionnement, qui est notre questionnement à tous je crois.
La peau profonde de l'amour
De quelle texture quelle tessiture suis-je le texte inédit
À nul autre pareil poème tissé d’infini de finitude
Dont je suis à jamais la plénitude et la limite
De mystères d’attraction irrésistible de fusion fictive
De tension vers l’inouï l’inattendu l’inaliénable
De repli sauvage de silence de lointain
De pensée aventurière de peur du prochain
D’imagination conquérante de chutes d’espoir brutales
De questions sans réponses de morts quotidiennes
De zones lisses d’adéquation heureuse de vertiges
De renaissance d’éblouissement de reconnaissance
Je suis faite de la peau profonde de l’amour
De passions fulgurantes de dépressions désertiques
D’enfance funambule de rires régénérateurs d’incantations
D’abîmes rugueux de pics d’aurore au travers du rêve
D’éclaircies pures comme l’eau pure des origines
De cailloux dans la gorge de l’émotion de mutisme insurmontable
De mémoire enfouie de trous noirs dans la trame révolue
D’adéenne irréfutable et de soif inassouvie
De quelle texture quelle tessiture suis-je le texte inédit
À nul autre pareil poème tissé d’infini de finitude
Dont je suis à jamais la plénitude et la limite
D’une texture unique d’un texte écrit pour moi
Qui me signe pour les siècles des siècles
Intemporelle immortelle incomparable
Extrait de : Élaine Audet, La plénitude et la limite Montréal, Éditions Sisyphe, 2006.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 28 février 2009 ici
© Sisyphe 2002-2009
Chaque autre est peut-être une partie de réponse, et l'existence, le tuteur sur lequel on grimpe.Pourquoi « peu de choses intéressent autant l'homme que l'autre homme. »
Quel mystère l'Homme cachet-il à l'Homme?
Qu'est ce qui parle dans le corps de l'autre, à travers ce qui est le plus expressif chez lui, à savoir : son visage ?