- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Volonté d'aimer
Kant connaissait pourtant l'injonction christique d'aimer même ses ennemis.
Sans doute rangeait-il cela au rang des vœux pieux. Si l'amour est seulement affaire de sentiment, on ne voit pas comment on pourrait effectivement aimer tous les humains. Réduit à cette seule possibilité, il est même possible de n'aimer personne, si aucun humain n'est aimable à nos yeux. Cependant imposer l'amour comme un devoir est surement un non sens.
Dès lors comment répondre à l'invitation du Christ, comment la rendre possible ?
Cela est possible si ce devoir s'impose par décision personnelle.
Si je choisis d'aimer tous les Hommes, j'abandonne le mode sentimental pour décider d'aimer en fonction de critères autres que sentimentaux.
Je peux décider d'aimer les Hommes pour la simple raison qu'ils me ressemblent. La conscience de cette proximité soulevant alors en moi, une sorte d'empathie irrésistible où conscience de soi et conscience des autres se superposent jusqu'à devenir une sorte de conscience solidaire. La raison si chère à Kant devenant le moteur même d'une fraternité de fait, d'action, de geste et non plus de sentiment plus ou moins nourri de préjugés.