- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Caïn et Abel...
Un des premiers enseignements de l'humanité concerne le droit à la vie et la condamnation absolue du meurtre.
Il s'agit de l'histoire du meurtre de Caïn sur son frère Abel.
Abel, le doux, le gentil dont les qualités exaspèrent de jalousie son frère . Nous sommes ici en face de deux opposés : le doux et le violent.
Et l'histoire semble donner raison au violent puisque l'autre cesse de vivre. A quoi bon être doux si c'est pour mourir.
La seule loi qui vaille, c'est celle du plus fort. On pourrait penser que l'élimination de Abel donne un fondement à la loi du plus fort, d'autant plus que c'est la loi du monde animal dans son ensemble.
Dès l'origine et dans ses mythes les plus anciens, l'homme comprend qu'il n'est pas un animal comme les autres et justement Dieu l'extrait de la Loi commune en lui donnant le sens de la responsabilité.
Il lui fait comprendre qu'il peut, qu'il doit dans certaine circonstance désobéir à la Loi, échappant ainsi à l'arbitraire de l'instinct pour créer une autre entité qui témoignera de sa spécificité, à savoir : son humanité.
« Ecoute le sang de ton frère crier vers moi du sol! » lui dit Dieu.
Il faut d'abord remarquer que ce n'est pas Abel qui crie vengeance, c'est la terre entière qui crie de désespoir et ce cri parvient jusqu'aux oreilles de Dieu.
Ce sang versé a révolté toute la terre. Ce n'est pas rien, cela veut dire qu'un tel acte a un effet sur toute la Création.
Il apparaît donc clairement que dès l'aube de l'humanité, et bien avant que Moïse ne révèle les dix commandements, les hommes avaient compris que pour eux, la loi du plus fort n'était pas impérative comme chez les animaux et qu'ils pouvaient régir leurs rapports avec d'autres normes.
A ce niveau nous pouvons conclure que c'est en dépassant la loi de la nature que l'homme se révèlera vraiment et que le meurtre et la vengeance sont des actes qui le déshumanisent.
Caïn répond à Dieu : « Ma peine est trop lourde à porter. Vois! Tu me bannis du sol fertile, je devrai me cacher loin de ta face et je serai un errant parcourant la terre: mais, le premier venu me tuera.»
Ainsi, après avoir été banni (Gn 3-24), une première fois pour s'être pris pour Dieu , autrement dit à cause de son orgueil, l'homme l'est une seconde fois, à cause de sa violence, de sa brutalité.
Mais la seconde fois, l'homme est moins innocent, il connaît le poids de sa faute. Sa conscience a déjà beaucoup évolué, car c'est lui qui se retire :
« Caïn se retira de la présence de Yahvé » (Gn 4-16), comme si la Perfection de Dieu n'était plus désormais compatible avec la violence de l'homme.
Mais quand Caïn dit a Dieu que le premier venu va le tuer, Dieu sait que s'il laisse Caïn sans protection c'est à nouveau le meurtre qui va prévaloir et sous une justification que Dieu condamne particulièrement, à savoir celle de la vengeance. Alors Dieu qui a déjà compris que l'homme était entré dans une phase particulièrement difficile s' efforce de ne pas être complice d'un tel désordre. Il offre donc, malgré tout, sa protection , mettant Caïn à l'abri des vengeances sans fin:
«Yahvé mit un signe sur Caïn, afin que le premier venu ne le frappât point. » (Gn 4-15)
Mais le mépris de la vie, le meurtre, la vengeance continueront de dégrader l'homme au point d'écoeurer Dieu.
-Yahvé vit que la méchanceté de l'homme était grande sur la terre et que son coeur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée. Yahvé se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre et il s'affligea dans son coeur. » (Gn 6-5)
Yahvé se repend et s'afflige, il est débordé par la violence de l'homme. Le Père ne retrouve pas son fils, rien dans l'Homme ne ressemble plus à Dieu..
Ainsi comme nous l'avons vu plus haut, l'homme devait rompre avec la loi du plus fort, avec la violence pour créer les conditions de son humanité et rester dans l' harmonie divine.
Au contraire, par une perversion de ces dons, il a développé une méchanceté, une jalousie inconnues chez les animaux, tout au moins à ce degré de conscience.
On peut donc remarquer que la conscience morale existait très tôt chez les hommes puisque les mythes les plus anciens condamnent le meurtre, la jalousie, la vengeance, la rivalité agressive. Qu'ils ont vite compris que la vie avait une valeur absolue et que la loi du plus fort représentait un véritable danger pour la pérennité de l'espèce.
Par contre on ne sent pas chez l'Homme une véritable compréhension de la nécessité impérieuse de tels comportements dans la réalisation de son humanité. Ces codes moraux sont restés au stade moral d'interdits sans véritablement atteindre la prise de conscience souhaitable sur le plan spirituel.
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Re: Caïn et Abel...
Abel, le doux, le gentil dont les qualités exaspèrent de jalousie son frère . Nous sommes ici en face de deux opposés : le doux et le violent.
Je replace le contexte tel que le présente la Bible TOB. Il n'apporte pas de précisions sur le caractère d'Abel.
Il faut noter qu'avant même ce meurtre fratricide, Caïn avait reçu cet enseignement. La Genèse est très succinte. Caïn "reprèsente" l'homme après Adam, il faut comprendre que l'homme n'est pas dépourvu ni de conscience, ni de "Code".Gn4.2 ... Abel faisait paître les moutons, Caïn cultivait le sol.
Gn4.3 A la fin de la saison, Caïn apporta au SEIGNEUR une offrande de fruits de la terre;
Gn4.4 Abel apporta lui aussi des prémices de ses bêtes et leur graisse. Le SEIGNEUR tourna son regard vers Abel et son offrande,
Gn4.5 mais il détourna son regard de Caïn et de son offrande. Caïn en fut très irrité et son visage fut abattu.
Gn4.6 Le SEIGNEUR dit à Caïn: «Pourquoi t'irrites-tu? Et pourquoi ton visage est-il abattu?
Gn4.7 Si tu agis bien, ne le relèveras-tu pas? Si tu n'agis pas bien, le péché, tapi à ta porte, te désire. Mais toi, domine-le».
Caïn n'est pas chassé de cet Orient d'Eden (Gn 3-24) où la présence de Dieu devait encore très sensible, mais il est contraint de s'éloigner, il est déplacé.Gn 4-16 Caïn s'éloigna de la présence du SEIGNEUR et habita dans le pays de Nod à l'orient d'Eden.
Caïn avait craint d'ailleurs de se retrouver "démuni" et sans repère de Sa Présence.Gn4.14 Si tu me chasses aujourd'hui de l'étendue de ce sol, je serai caché à ta face, je serai errant et vagabond sur la terre ...
La faute nous éloigne. Plus les fautes s'accumulent, plus elles nous éloignent. L'Est d'Eden, n'est pas Eden.
La Version Bible Chouraqui est très différente et en contresens.Gn4.15 Le SEIGNEUR lui dit: «Eh bien! Si l'on tue Caïn, il sera vengé sept fois».
Ce n'est pas Caïn qui est vengé, c'est le tueur de Caïn qui subira cette vengeance.15. IHVH-Adonaï lui dit: « Ainsi, tout tueur de Caïn subira sept fois vengeance. »
Faut-il comprendre un éloignement encore 7 fois plus important ? Dieu n'est pas le vengeur du meurtre, c'est l'homme lui-même qui subit la peine qu'il crée.
La traduction de la TOB me paraït fausse; car illogique, elle fait assumer à Dieu cette violence de représailles, et elle est incomptabible avec le verset:
Il faut comprendre que ce "signe" peut être "perçu" et compréhensible des autres.Gn 4-15 ... Le SEIGNEUR mit un signe sur Caïn pour que personne en le rencontrant ne le frappe.
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: Caïn et Abel...
La lecture du texte donne en effet l'impression que le monde de Caïn et d'Abel n'est pas encore tout à fait le monde coupé de Dieu et qu'ils sont dans un état intermédiaire entre l'homme qui conversait avec Dieu et l'homme qui se coupera de Dieu.
L'acte de Caïn fait partie de ces ruptures qui ont entrainé la séparation du Créateur d'avec sa Créature. Quand il dit « je devrai me cacher de ta face » cela montre encore une certaine présence de Dieu
La terre où vit Caïn est une terre sainte et c'est elle qui réclame son départ. Il ne peut plus vivre sur cette terre. Elle refuse de lui donner son produit « Si tu cultives le sol, il ne te donnera plus son produit »
Là où va Caïn, ce n'est pas un lieu, mais un avenir. Là où il s'est engagé en tuant son frère, là où l'humanité s'est engagé, la vengeance est une façon normale de régler les conflits. Il fait prendre conscience à Dieu que là où il va, c'est à dire le temps qui vient, le crime sera monnaie courante
Caïn répond à Dieu : « Ma peine est trop lourde à porter. Vois! Tu me bannis du sol fertile, je devrai me cacher loin de ta face et je serai un errant parcourant la terre: mais, le premier venu me tuera.»
Le premier venu me tuera et Dieu prend conscience que l'homme est en passe d'entraîner la Création vers une série de crimes et de vengeance sans fin. (le chiffre sept ayant valeur d'absolue) .
Ce qui est surprenant c'est que Caïn en prenne conscience. En ce sens tu as raison de mentionner que c'est un être qui a reçu l'enseignement (un être spiritualisé), il sait ce que son acte induit comme conséquence.
Yahvé lui répondit : « Aussi bien si quelqu'un tue Caïn, on le vengera sept fois » (traduction Bible de Jérusalem)
Dieu lui dit en substance, en effet, si je te laisse t'enfoncer ainsi dans l'avenir, dans l'histoire, il ne va plus y avoir de cesse, au crime succèdera le crime.
Pour éviter que l'homme ne s'enfonce encore davantage vers l'orient d'Eden ( c'est à dire de plus en plus loin de sa véritable nature divine) Dieu offre une protection. Laquelle ?
Naturellement on ne sait pas, mais on peut penser que Dieu laisse encore à l'homme l'essentiel de son Image et de sa Ressemblance et qu'il répugne à le voir retourner au stade de l'animal dans l'innocence primitive.
Je n'avais pas vu cet aspect que Caïn était encore dans une sorte d'Eden et que son acte le chasse définitivement de la présence de Dieu et le projette dans une histoire où le premier venu pourra le frapper. Caïn a induit cette violence, il vient de créer ce pays où l'on frappe parfois sans raison. Un pays où le crime sera vengé sept fois, c'est à dire à n'en plus finir.
Autrement dit, il vient de faire entrer l'humanité dans un cercle terrible qui se terminera par le déluge.
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Le pays de Nod
Je ne sais pas si l'on peut dire de l'Orient d'Eden qu'il est terre "sainte"(?) ... quoique le passage reflète une forte sensibilité à la présence de l'Eternel.La terre où vit Caïn est une terre sainte ...
Là où va Caïn, ce n'est pas un lieu, mais un avenir.
Quand au pays de Nôd, il n'y a pas de signification précise géographiquement. La TOB (et d'autres Bibles) indique que ce mot est à rapprocher (probablement calqué) de "nâd": "vagabond, errant" des versets 12 et 14. Ton interprétation est donc juste, ce n'est pas un lieu, et l'avenir est incertain (il doit quitter la terre fertile). Cette fécondité ne lui est plus "garantie".
15 L'Éternel lui dit: "Aussi, quiconque tuera Caïn sera puni au septuple."
La traduction du Rabbinat rejoint celle de Chouraqui: "15. IHVH-Adonaï lui dit: « Ainsi, tout tueur de Caïn subira sept fois vengeance. »
On ne parle pas de tuer, de dette de sang, de 1 crime => 7 crimes.
D'ailleurs l'idée de venger un mort est stupide. Il est mort et incapable de donner son avis aux vivants. Peut-être que ce mort serait capable de pardonner à son ennemi ... allez savoir ! ... comme Jésus a pardonné juste avant de mourrir
Ce n'est jamais le mort qui est vengé. C'est la mort qui est vengée. Dieu n'est pas un vengeur non plus !
La punition de Caïn, c'est l'éloignement de l'Eternel:
avec l'errance et l'incertitude.Gn4.16 "Caïn s'éloigna de la présence du SEIGNEUR et habita dans le pays de Nod à l'orient d'Eden." (TOB).
En suivant cet ordre de pensée, et la multiplication du Mal sur la terre, l'obscurité s'accroît de plus en plus, et l'homme ne peut plus faire appel à cette lumière spirituelle qui lui était naturelle. Il ne peut plus compter que sur la matière d'où il a été tiré
Gn2.7 Le SEIGNEUR Dieu modela l'homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l'haleine de vie, et l'homme devint un être vivant.
...
Il n'est donc pas étonnant que l'homme soit parvenu au bout d'un certain temps à une époque où le matérialisme est devenu son seul repère ou presque. Ce n'est pas intelligence (dont il se glorifie), c'est le résultat de cette obscurité.
Personnellement je lis dans ce verset 15 et dans le signe qui à la fois occulte son crime et indique aux autres "encore plus fort" (7 fois) le malheur qu'il encourt, une Miséricorde de Dieu envers Caïn et sa descendance.
Nous savons tous intuitivement que ce n'est pas Bien de tuer. Pas besoin de loi, ou la loi n'a que l'utilité de nous le rappeler cet interdit.Gn4.17 Caïn connut sa femme, elle devint enceinte et enfanta Hénok. Caïn se mit à construire une ville et appela la ville du nom de son fils Hénok.
Ce commentaire (en note) de la TOB à propos de :"Ma faute est trop lourde à porter" est aussi équivoque, elle est interprétée comme un "abattement". Je cite : "Caïn n'exprime pas de repentir. Il se découvre en rupture avec Dieu et avec l'homme, et il ne peut le supporter".
J'imagine mal qu'en présence de Dieu, il n'aurait pas ressenti son péché.
Je ne suis pas d'accord, cela rejoint cette image d'Epinal d'un homme cromagnon, toujours en proie aux luttes tribales sans fin. C'est incompatible avec cette Présence de l'Eternel que Abel et Caïn (qui peuvent être aussi symobolique de 2 tribus) connaissaient. Faire d'Abel "le doux" et de Caïn "le violent", c'est partir sur une interprétation manichéenne.la vengeance est une façon normale de régler les conflits. Il fait prendre conscience à Dieu que là où il va, c'est à dire le temps qui vient, le crime sera monnaie courante
- InvitéInvité
Re: Caïn et Abel...
« Caïn se retira de la présence de Yahvé » (Gn 4-16), comme si la Perfection de Dieu n'était plus désormais compatible avec la violence de l'homme.
Njama écrit
C'est l'Homme (homme et femme) toujours qui se punit. Il sait le mal qu'il fait et devant sa faute l'Homme fuit. Surtout une faute aussi grande :tuer un autre être humain. Dieu ne l'a jamais chassé c'est lui seul qui s'est auto-punit en fuyant, en s'éloignant par honte vis à vis de Dieu.La punition de Caïn, c'est l'éloignement de l'Eternel: avec l'errance et l'incertitude.
«Yahvé mit un signe sur Caïn, afin que le premier venu ne le frappât point. » (Gn 4-15)
Cela prouve que Dieu est clément et miséricordieux. Et que dès le début où l'homme fut Image et Ressemblance, c'est l'Homme qui devient à ce moment responsable de ses propres choix de vie et responsabilités.
Dieu protège ici Caïn par un Signe et cela démontre qu'Il croit que l'humain même le pire peut changer donc il laisse une autre chance à Caïn (ce que nous ne faisons pas toujours entre nous). Et cela démontre aussi que ceux qui le côtoient doivent tirer une leçon de ce qui s'est passé (meurtre d'Abel) et de ne plus recommencer, de se tourner vers Dieu et la puissance qu'Il nous a donné.
Je ne crois pas que Dieu ai chassé Caïn, c'est lui-même qui s'est chassé et cela prouve qu'il a honte et peut-être même regrette son geste et qu'il a senti l'impact négatif que cela pourrait entraîner. Il se sent indigne de Dieu et il fuit. Comme on fuit parfois nos erreurs parce qu'on en a honte !
Et Dieu le laisse libre d'aller où il veut, de construire sa ville, etc...
En allant vivre ailleurs il pense oublier cette faute ou la surmonter - comme parfois on fuit dans une autre ville sans être conscient qu'on amène le problème avec soi. Mais en s'éloignant de Dieu physiquement (Dieu était encore visible à l'Homme) Caïn s'est petit à petit éloigné de Lui et de son dieu interne : image et ressemblance.
Dieu espère bien sûr que lui et tous les autres accompliront Son Dessein. Mais beaucoup d'humains ont continué à agir sans tenir compte de leur Image et Ressemblance. Et à partir de là au fil des siècles, Dieu a toujours dû susciter des prophètes pour l'évolution de l'humanité.
Assunta
RA Verset 1/10
Car il ne s'est pas levé tant de milliers de soleils sur les hommes depuis leur père, Mon Premier Fils, qu'ils n'aient gardé par la Puissance du Souffle Que J'exhale sur eux souvenir de Moi
Annotation
Tout comme il a fini par ignorer les véritables beautés et les faveurs de la vie, l'homme finit par ignorer Dieu. Malgré tout, l'homme reste l'Image et Ressemblance du Père... L'amour du Père pour l'homme est blessé (30/4-16): le Père en souffre, mais l'aveuglement et la violence humaines ne peuvent pas le détruire. Par contre, l'homme peut s'anéantir (4/4). La Colère de Dieu n'est en fait que la colère de l'homme contre lui-même par identité.
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: Caïn et Abel...
Nous n'avons pas eu la même approche et nous avons donc, ainsi, enrichi notre propre concept.déjà sont contenus dans nos propos quelques pistes pour comprendre cette violence.
De cet épisode biblique,nous pouvons donc conclure que la violence est là tapie dans l'homme depuis l'origine et que depuis l'origine Dieu lui-même ou l'idée que se font les hommes de Dieu, condamne la violence;
D'évidence on voit que Dieu craint cette violence, surtout lorsque celle-ci jaillissant de toute part, devient sans fin. D'ailleurs ses craintes sont justifiées puisque l'escalade mènera au déluge.
Donc pas de doute, Dieu n'a pas projeté un humain violent.
Pourtant les Ecritures nous submergent d'épisodes violents induits soit disant par Dieu Lui-même. Nous verrons ce problème dans la rubrique qui suit (violence de Dieu) et (impossibilité de la violence de Dieu.) pour rester ici concentrés sur la violence de l'homme plus spécifiquement
la violence a t-elle une utilité?
Pourquoi l'homme a t-il en lui cette pulsion? Quand l'homme tue un de ses semblables ne s'attaque t-il pas à Dieu Lui-même qui condamne la violence? Autrement dit, n'est ce pas Dieu qui est visé?
D'autres questions viennent aussi à l'esprit :
Pourquoi la violence semble t-elle introduite jusqu'au coeur de la Création, puisque celle-ci ne survit que parce que les plus forts ou les plus intelligents mangent les plus faibles?
La violence n'est-elle pas aussi dans les éléments eux-mêmes. La terre n'est-elle pas une planète violente?
Nous abordons là des questions qui nous dépassent et dont bien sûr je n'ai pas les réponses, mais cela ne me semble pas être une raison suffisante pour les laisser de coté. Peut-être qu'avec un peu de réflexion et le secours de ce que Dieu nous en dit, nous arriverons à apaiser nos soupçons et nos craintes.
- InvitéInvité
Re: Caïn et Abel...
Mais je n'ai pas le temps, ni le désir de m'y attarder, je ne peux pas tout faire
Par exemple:
Pat
Pour éviter que l'homme ne s'enfonce encore davantage vers l'orient d'Eden ( c'est à dire de plus en plus loin de sa véritable nature divine) Dieu offre une protection. Laquelle ?
Naturellement on ne sait pas, mais on peut penser que Dieu laisse encore à l'homme l'essentiel de son Image et de sa Ressemblance et qu'il répugne à le voir retourner au stade de l'animal dans l'innocence primitive.
Je n'avais pas vu cet aspect que Caïn était encore dans une sorte d'Eden et que son acte le chasse définitivement de la présence de Dieu et le projette dans une histoire où le premier venu pourra le frapper. Caïn a induit cette violence, il vient de créer ce pays où l'on frappe parfois sans raison. Un pays où le crime sera vengé sept fois, c'est à dire à n'en plus finir.
Autrement dit, il vient de faire entrer l'humanité dans un cercle terrible qui se terminera par le déluge.
Bravo Pat, moi je n'ai pas le temps de m'y attarder plus que ça, tout cela est bien dit, on voit que tu as étudié le sujet
Njama,
Gn4.15 Le SEIGNEUR lui dit: «Eh bien! Si l'on tue Caïn, il sera vengé sept fois».
La Version Bible Chouraqui est très différente et en contresens.
15. IHVH-Adonaï lui dit: « Ainsi, tout tueur de Caïn subira sept fois vengeance. »
La traduction de la TOB me paraït fausse; car illogique, elle fait assumer à Dieu cette violence de représailles ...
C'est incroyable la différence des traductions !
Mais Njama, je ne vois pas, à premiére vue, une telle diférence de sens entre:
«Eh bien! Si l'on tue Caïn, il sera vengé sept fois».
et
« Ainsi, tout tueur de Caïn subira sept fois vengeance. »
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Caïn est le premier né, il est agriculteur sédentaire (le premier agriculteur), épris de propriété fonciére, et il donnera à son fils (premier constructeur de villes) le nom de Hénoc qui signifie fondation.
Abel est pasteur, non possesseur de terres, il n'aura pas de descendants
Tout cela est interressant si on voulait se donner la peine d'approfondir !
- InvitéInvité
Re: Caïn et Abel...
Le Seigneur se montra favorable à Abel et à son offrande, mais à caïn et à son offrande il ne fut pas favorable; Caïn en concut un grand chagrin et son visage fut abattu ..."
La question que je me suis posé c'est : Comment Caïn sait que son offrande ne fut pas acceptée et pourquoi ?
navy
- InvitéInvité
Re: Caïn et Abel...
je crois que la génèse relate effectivement la création du monde mais je ne pense pas qu'il s'agisse d'un procéssus qui s'est déroulé dans un passé lointain... A mon avis le monde est créé à chaque instant... De cet infini (appelé Dieu) le fini prend forme, de cette éternité le temps prend forme, et de l'unité la division surgit...Voir à ce sujet : ICI
Dans cet ordre d'idée, l'histoire d'Abel et de Caîn me semble représenter le processus de déploiement de l'ego... Un certain niveau d'ouverture en soi où la conscience de Dieu est présente mais où se trouve déjà une certaine division ; c'est-à-dire un niveau avec un plan complètement agréé par Dieu et fondu en Dieu (Abel) et un autre plan qui se révèle une identité séparée de Dieu (Caïn)...
En fait, en cela me semble-t-il le processus de création qui a débuté dans l'unité absolue continue vers une division toujours plus prononcée... Jusqu'à ce que la créature perde tout souvenir de la réalité du niveau créateur (qui en fait n'en continue pas moins à contenir la totalité)
Ainsi Caïn tue Abel signifie, je crois, que l'ego occulte la conscience d'éveil en soi, c'est-à-dire celle qui connait et ressent Dieu... Mais sans doute tout cela est-il voulu afin que la création, le monde, prenne forme avec toute cette diversité que l'on connait...
Il y a aussi un point intéressant dans cette histoire car il semble que c'est à ce niveau qu'est instaurée ce qu'en orient on appelle la loi du Karma... Voir à ce sujet : ICI
Dieu dit :
"Si l'on tue Caïn, il sera vengé sept fois !"
Il ne dit pas :
"Je le vengerai sept fois !"
Il semble plutôt qu'il instaure un ensemble de lois qui fonctionneront d'elles mêmes...
Ainsi le feu nous brule dès que nous y mettons la main sans que l'intervention de Dieu soit nécessaire...
Amitié
- InvitéInvité
Re: Caïn et Abel...
J'apprécie beaucoup ce texte de pat.pat a écrit:[...]
Par contre on ne sent pas chez l'Homme une véritable compréhension de
la nécessité impérieuse de tels comportements dans la réalisation de
son humanité. Ces codes moraux sont restés au stade moral d'interdits
sans véritablement atteindre la prise de conscience souhaitable sur le
plan spirituel.
Il a raison si l'on s'en tient à la lettre du texte biblique, où les mouvements de la conscience et du destin de l'homme qui survit à la mort sont exprimés par un langage primitif et limité.
Il n'a pas raison — mais ce n'était sans doute pas son intention de le montrer — si l'on compare ce texte primitif avec les développements ultérieurs de la Parole, développement faits au fur et à mesure que l'homme, revenant des obscurités d'une barbarie épaisse, sera apte à
comprendre les tenants et aboutissants et la complexité de la nature humaine, à la fois animale et divine, grossière et subtile.
Le texte génésiaque n'aborde pas, par exemple, la question des conséquences dans l'autre vie, après la mort, du mal fait dans cette vie, ou, si l'on préfère, n'aborde pas la question du salut. Probablement parce qu'à l'époque de la rédaction vétéro-génésiaque (la Genèse a été rédigée en plusieurs fois, mais l'histoire de Caïn est très ancienne) les auditeurs du récit étaient incapables de se représenter la survie hors de la chair. Leur en parler les eut probablement plongés dans des interrogations sans réponse. Autrement dit, il était trop tôt pour éveiller dans l'homme du temps une inquiétude métaphysique qui ait quelque utilité.
Mais si l'on relit l'histoire de Caïn et Abel à la lumière générale, par exemple, des Évangiles Israëliens ou Palestiniens, ou du Coran, ou de La Révélation d'Arès, on voit évidemment les choses tout autrement.
Il semble alors clair que le Créateur (Yahwé) fait en sorte d'épargner Caïn, parce que celui-ci n'est même pas vraiment conscient du mal que représente un meurtre (incapable d'évaluer le prix d'une vie humaine) et parce qu'il faut lui laisser le temps de réaliser le fond de l'affaire, le temps de progresser dans la compréhension du bien et du mal, ce dont la Genèse ne parle pas, soit parce que les passages en question ne nous sont pas parvenus, soit plutôt, comme je le dis plus haut, parce que l'audience de l'époque n'était pas mûre pour saisir une leçon de vie spirituelle.