- pat
- Messages : 1898
Date d'inscription : 31/07/2007
Créateur et Créature
Notre premier vêtement, symboliquement, marque le début d'une certaine dépendance, faite d'appartenance, de préjugés et de culture.
Une machine pensante faite d'atomes et de liberté fait son entrée dans le monde de la contrainte et de la contingence.
A peine sorti d'une matrice hors du temps et hors espace, nous voilà plongé dans un océan temporel et spatial.
Notre relation historique avec le Créateur commence alors.
Banale histoire d'amour ?
Dans un dialogue, parfois de sourd, Dieu et les Hommes semblent unis par un destin commun , car après la création de l'homme, Dieu n'est plus seul.
Créature et Créateur deviennent liés par une histoire qu'ils construisent ensemble.
Mais Dieu est hors du temps, et nous , nous sommes dans le temps.
Que reste t-il alors de notre nudité et de notre liberté? Que reste t-il de notre image de Dieu?
La conscience divine est toujours en interaction avec elle-même, dans un éternel présent qui se moque de demain pour réaliser ce qui a été projeté aujourd'hui. Pour nous, il en est autrement, nous évoluons petit à petit, la conscience en interaction avec celle de Dieu.
De temps en temps, Dieu s'adresse à nous pour nous convaincre que la plupart des limites que nous nous donnons, ne sont qu' apparentes et qu'il suffit d' utiliser notre liberté pour réaliser en nous, l'image divine.
Se dépouiller, retrouver la nudité primordiale,
Alors et seulement alors, l'histoire s'arrêtera et le temps se confondra avec celui de Dieu.
Ce sera le Jour de Dieu attendu de tous les croyants.
Et nous aurons gagné, si on peut dire, notre accès au divin et notre part d'éternité.
- InvitéInvité
Re: Créateur et Créature
Il semble que ce soit cette même intelligence qui "fasse" le créateur et la créature; cette même intelligence qui se déploie à travers le processus de création... qui se déploie et qui en même temps se perd elle-même... c'est-à-dire qu'elle "oublie" ce qu'elle est à l'origine et ainsi adopte une identité séparée... un personnage qui s'identifie aux formes et aux expressions qu'il rencontre et ne se reconnaît plus comme étant aussi "expression de la même source". Mais tout cela n'est peut-être que le jeu de l'infini... qui joue à se perdre et à se retrouver lui-même.
Amitié
Jean-Yves
- pat
- Messages : 1898
Date d'inscription : 31/07/2007
Re: Créateur et Créature
,que son Créateur.ne se reconnaît plus comme étant aussi "expression de la même source".
Pourquoi n'identifions pas cette Intelligence comme l'Intelligence primordiale d'identité semblable?
Peux tu dire quelques mots là dessus?
Amitié Jean-Yves, merci de ta visite
- InvitéInvité
Re: Créateur et Créature
mais pourquoi la Créature,que son Créateur.
Citation: ne se reconnaît plus comme étant aussi "expression de la même source".
Pourquoi n'identifions pas cette Intelligence comme l'Intelligence primordiale d'identité semblable?
Peux tu dire quelques mots là dessus?
Il est vraisemblable que c'est justement cela, cette faille, cette rupture, cet oubli, qui soit à l'origine du bien et du mal, du jour et de la nuit... etc. de la dualité en fait. C'est-à-dire de toute la multiplicité du monde. Sans elle, pas de "Pat" et pas de "Jean-Yves"; et même lorsqu'il y a une perception plus fine en soi et que l'on ressent l'unité qui relie les êtres entre eux et le monde il reste sans doute cette part de "nuit" en soi qui fait que justement on peut voir et ressentir l'amour et la lumière. Sinon, si l'unité fondamentale n'avait pas été "brisée dans son expression" qui ressentirait, qui connaitrait la joie de l'amour et le fait de se reconnaître comme étant tous originaires d'une seule et même source ?
C'est ainsi que je le comprends en tout cas...
Amitié à tous
Jean-Yves
- pat
- Messages : 1898
Date d'inscription : 31/07/2007
Re: Créateur et Créature
Tu penses que la dualité est la condition de notre liberté et donc de notre diversité ? Sans contraires pas de choix possible.
L'unité avec le divin restreint-elle nos possibilités de choix ou les rend t-elle sans objet, caduques, inutiles ?
- InvitéInvité
Re: Créateur et Créature
Je ne sais pas si on peut réellement tout expliquer... C'est un long voyage, celui de la quête spirituelle qui est proposé, celui qui nous amène à nous connaître nous-mêmes dans notre intimité la plus essentielle. Celui où la créature en arrive à se reconnaître elle-même comme étant de même essence que le créateur ; le Christ ne disait-il pas : "Le père et moi nous sommes UN !"
Je crois que l'on peut connaître cela uniquement lorsqu'on le vit, lorsque est soi-même à cette "conscience" qui ne se limite pas à une compréhension intellectuelle ; il y a sans doute, à ce niveau, perception directe de cette réalité d'une façon intime, intérieure et qui ne laisse plus de place au doute.
De mon point de vue la liberté ne signifie pas que l'on puisse faire ce que l'on veut dans le sens où on l'entend habituellement mais plutôt : "ëtre dégagé des marques du passé qui sont à l'origine de nos actions présentes".
Et il est sans doute vrai qu'à plus on est libre, à moins on a le choix ; mais en fait, quelle liberté y a-t-il dans les actes qui sont conditionnés par les traumatismes du passé ?
Amitié
Jean-Yves
- InvitéInvité
Re: Créateur et Créature
Pat, tu écris:
Nous naissons nus et libres, à l'image de Dieu!
Notre premier vêtement, symboliquement, marque le début d'une certaine dépendance, faite d'appartenance, de préjugés et de culture. Une machine pensante faite d'atomes et de liberté fait son entrée dans le monde de la contrainte et de la contingence.
A peine sorti d'une matrice hors du temps et hors espace, nous voilà plongé dans un océan temporel et spatial.
Notre relation historique avec le Créateur commence alors.
Au nom d’Allah, le Matriciant, le Matriciel.
(Sourate 1 Coran Traduction A. Chouraqui)
Si effectivement nous sortons d'une Matrice, et que nous tombons assez vite dans une dépendance autant corporelle que spirituelle par le lien fusionnel à la mère, rompu et transformé en lien naturel "hors d'elle", je ne pense pas que nous tombions immédiatement dans l'appartenance, préjugés et culture. La petite enfance est épargnée de toutes ces séparations, de cette dualité que la conscience va créer.
La naissance marque un commencement qui n'est pas une origine (puisque celle-ci est Matricielle), mais ce début n'est pas pour celui qui naît, il est pour ces géniteurs et d'autres. L'enfant baigne dans cet océan dont il ne saurait dire s'il est temporel et spatial.
En CP, vers 6 ans les repères sont encore très confus sur le temps, la durée, l'espace. Le jeune enfant est incapable de se penser dans cette Unicité, même s'il la vit d'une certaine façon avec tout ce qu'il l'environne.
Il est sur un autre registre de perception, que nous avons tous connu et plus ou moins oublié (ou occulté).
Je dirais que la relation "historique", donc "culturelle" au Créateur vient s'inscrire progressivement dans la conscience un peu à la fois pour maintenir ce lien "naturel".
Ce n'est peut être pas pour rien qu'il n'y a pas en islam d'obligation pour les enfants avant l'âge de 12 ou 13 ans.
Et quand j'écris que
c'est encore une façon d'interpréter. J'ai l'impression que nous passons d'un registre de conscience à un autre sans que nous puissons nous y opposer, ni personne nous en empêcher. Nous y allons comme vers un aspect complémentaire et nécessaire de "nous-mêmes" ou de notre conscience. Ce n'est qu'après que nous interprétons ces deux aspects comme étant duels. La transition de l'un à l'autre état de conscience ou de perception du monde n'est pas très nette, et s'inscrit dans une continuité."cette dualité que la consciensce va créer"
Ce n'est qu'à partir de ce second stade que l'on peut parler d'appartenance, préjugés, et culture, variables selon les individus, alors que le premier stade ne l'est pas (les enfants vont l'un vers l'autre sans aucun à-priori, la nudité n'est pas un problème pour eux, leur spontanéité est naturelle, ...etc.). Au plus ce "deuxième monde" (si je puis dire) va s'imposer, être coercitif, prégnant, accaparant, au plus il va "occulter" cette conscience primitive ou première. Il peut être si fascinant, attractif, qu'il peut finir presque par nous dévorer.
C'est pour cela que Jésus nous demande de revenir des enfants, c'est à dire qu'il nous dit de "relativiser" cette certitude, "ce monde" que nous avons avec ce "deuxième aspect", qui peut nous leurrer au point de penser qu'il n'y en a(urait) pas d'autre.
- InvitéInvité
Re: Créateur et Créature
Pour le corps des ages marqués, la sourate 103 est éclairante pour qui a l'oeil expert du croyant clairvoyant.
njama a écrit:Bonsoir Pat & Jean-Yves
Pat, tu écris:
Nous naissons nus et libres, à l'image de Dieu!
Notre premier vêtement, symboliquement, marque le début d'une certaine dépendance, faite d'appartenance, de préjugés et de culture. Une machine pensante faite d'atomes et de liberté fait son entrée dans le monde de la contrainte et de la contingence.
A peine sorti d'une matrice hors du temps et hors espace, nous voilà plongé dans un océan temporel et spatial.
Notre relation historique avec le Créateur commence alors.
Au nom d’Allah, le Matriciant, le Matriciel.
(Sourate 1 Coran Traduction A. Chouraqui)
Si effectivement nous sortons d'une Matrice, et que nous tombons assez vite dans une dépendance autant corporelle que spirituelle par le lien fusionnel à la mère, rompu et transformé en lien naturel "hors d'elle", je ne pense pas que nous tombions immédiatement dans l'appartenance, préjugés et culture. La petite enfance est épargnée de toutes ces séparations, de cette dualité que la conscience va créer.
La naissance marque un commencement qui n'est pas une origine (puisque celle-ci est Matricielle), mais ce début n'est pas pour celui qui naît, il est pour ces géniteurs et d'autres. L'enfant baigne dans cet océan dont il ne saurait dire s'il est temporel et spatial.
En CP, vers 6 ans les repères sont encore très confus sur le temps, la durée, l'espace. Le jeune enfant est incapable de se penser dans cette Unicité, même s'il la vit d'une certaine façon avec tout ce qu'il l'environne.
Il est sur un autre registre de perception, que nous avons tous connu et plus ou moins oublié (ou occulté).
Je dirais que la relation "historique", donc "culturelle" au Créateur vient s'inscrire progressivement dans la conscience un peu à la fois pour maintenir ce lien "naturel".
Ce n'est peut être pas pour rien qu'il n'y a pas en islam d'obligation pour les enfants avant l'âge de 12 ou 13 ans.
Et quand j'écris quec'est encore une façon d'interpréter. J'ai l'impression que nous passons d'un registre de conscience à un autre sans que nous puissons nous y opposer, ni personne nous en empêcher. Nous y allons comme vers un aspect complémentaire et nécessaire de "nous-mêmes" ou de notre conscience. Ce n'est qu'après que nous interprétons ces deux aspects comme étant duels. La transition de l'un à l'autre état de conscience ou de perception du monde n'est pas très nette, et s'inscrit dans une continuité."cette dualité que la consciensce va créer"
Ce n'est qu'à partir de ce second stade que l'on peut parler d'appartenance, préjugés, et culture, variables selon les individus, alors que le premier stade ne l'est pas (les enfants vont l'un vers l'autre sans aucun à-priori, la nudité n'est pas un problème pour eux, leur spontanéité est naturelle, ...etc.). Au plus ce "deuxième monde" (si je puis dire) va s'imposer, être coercitif, prégnant, accaparant, au plus il va "occulter" cette conscience primitive ou première. Il peut être si fascinant, attractif, qu'il peut finir presque par nous dévorer.
C'est pour cela que Jésus nous demande de revenir des enfants, c'est à dire qu'il nous dit de "relativiser" cette certitude, "ce monde" que nous avons avec ce "deuxième aspect", qui peut nous leurrer au point de penser qu'il n'y en a(urait) pas d'autre.