- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Cérémonie
Je l'ai remonté cette longue nef au bras de ma fille.
Tandis que les jeux de l'orgue faisaient vibrer les longs tuyaux de l'instrument, ma fille et moi montions lentement vers le chœur, très émus tous les deux.
Je sentais ma fille au comble du bonheur. Sur le parcourt des visages connus, des sourires aimés.
Bien sûr tout ce rituel un peu pompeux s'apparente à un spectacle, mais cela n'enlève rien à l'émotion, peut-être l'accentue t-elle, au contraire..
La cérémonie a été à l'image de cette lente marche vers l'autel : une pulsation à deux temps, un temps intériorisé fait de sérieux, d'engagement, de foi...., un temps extériorisé fait de représentation.
Tout s'est déroulé d'une façon étonnamment simple, sans crispation. Même ceux qui habituellement ne fréquentent pas l'église se sont sentis complices.
Ce fut un grand moment dont une partie du mérite revient sans doute au prêtre officiant qui a su trouver des mots au delà du dogme, au delà des principes rigides de l' Eglise au point d'associer à cette cérémonie d'engagement, l'enfant déjà né depuis six mois.
Tout a été dit dans la délicatesse et dans la retenue comme si l'officiant se mettant en retrait, voulait laisser le couple naissant créer lui-même les conditions de son engagement et du degré de son intimité avec le Créateur.
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Re: Cérémonie
et plein de joie et bonheurs aux parents des mariés.
assunta
- InvitéInvité
Re: Cérémonie
Longue vie aux époux ...
J'avais lu il y a de cela pas mal d'années dans la revue Notre histoire (je crois), que le mariage jusqu'au moyen-âge n'était pas un Sacrement de l'Eglise. Une simple bénédiction des fiancés se faisait sur le parvis, et aucune cérémonie n'y était associée. (je résume)
Ce qui me fait penser aux épousailles de la révélation d'Arès.
Je viens de retrouver, non pas cette revue, mais quelques éléments sur cette page Web
De la conjugalité : Annexe 1 : Brève histoire du mariage
http://www.protestants.org/docpro/doc/0860.htm
Quelques citations:
Dans l'histoire de l'Occident
Toute la tradition chrétienne primitive s'entend avec Paul pour considérer le mariage comme un pis-aller : " Mieux vaut se marier que brûler ". La formule de l'apôtre servira de devise aux théologiens médiévaux du mariage, il faut noter que cette conception chrétienne est une véritable révolution dans les sociétés antiques car, tant la tradition hébraïque que romaine sont d'accord sur l'importance et la nécessité du mariage. La loi romaine taxe lourdement le célibat ; quant au Talmud, dans la droite ligne de l'Ancien Testament, il considère le célibat de l'homme comme un scandale et la stérilité du couple comme une malédiction. Ce n'est que petit à petit que l'Eglise va s'immiscer dans le mariage.
Les Pères et les premiers conciles n'ont de cesse de répéter que le mariage n'est pas affaire de prêtres. Au départ, la bénédiction était donnée par le père du marié, les prêtres invités aux cérémonies l'étaient comme témoins. Force est de constater l'ambiguïté de la position de l'Eglise primitive vis-à-vis du mariage. Dès ses débuts, elle le considère comme une institution divine et l'idéalise sur le plan théologique au point d'un délaisser l'économie terrestre.
En bon juriste, Pierre Lombard se doit de démontrer que les mariages d'amour sont valides : " Le mariage vient du consentement, quand bien même l'amour y aurait poussé . Pour preuve, Jacob aimait Rachel, et leur mariage était valide ".
Le sacrement de mariage
Jusqu'au XII° siècle, le sacrement du mariage n'apparaît pas dans la liste des sacrements. Pierre Toubert estime à ce titre que la célébration des noces a alors constituée partout en Occident une sorte de bastion de la culture populaire, un point privilégié de résistance à la christianisation. C'est dans un décret contre les hérétiques qui attaquent les sacrements en 1184, que le pape Lucien III inclut pour la première fois le mariage dans la liste des sacrements traditionnels.
Depuis, la doctrine catholique ne connaîtra pas de grandes variations.
Les ministres du sacrement sont les époux eux-mêmes, puisqu'il naît de leur consentement. La bénédiction, en déduit Saint Thomas d'Aquin, n'est pas la forme du mariage, c'est un complément requis pour que le mariage soit honnête.