- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Les prêtres ouvriers...
Ils ont souvent fait ce travail en désobéissance avec la papauté et souvent avec l'accord de leurs évèques.
A l'un d'entre eux, en 1954, le cardinal Feltin dit, en désigant la papauté, alors sous l'emprise de
Pie XII:
« Nous allons désobéir ensemble »
Un peu plus tard en 1960, le nouveau pape s'appelle Jean XXIII, il dit à l'un d'entre eux, alors en visite au Vatican :
« Moi, je suis pour les prêtres ouvriers, mais avec la Curie qu'on a actuellement, ce n'est pas possible. Mais ce que je ne peux pas faire, mes successeurs le feront »
Pouvoir d'un système qui broie les Hommes de bonne volonté.
Je vous recommande ce reportage.
http://programmes.france2.fr/les-chemins-de-la-foi/index.php?page=article&numsite=42&id_rubrique=44&id_article=2807
- InvitéInvité
Re: Les prêtres ouvriers...
J'ai relevé 3 phrases (retranscristes textuellement) dites par 2 prêtres :
"En 59 un cardinal romain a renouvellé l’interdiction de travailler pour les prêtres en disant que le travail manuel était indigne du prêtre. Et ça c’était reçu par beaucoup d’entre nous (les prêtres-ouvriers) comme une insulte. C’était une insulte pas seulement qu’aux prêtres mais à l’ensemble des ouvriers."
"Le concile de 65 à accordé la reprise des prêtres au travail dans une idée qu’ils ne soient pas seul, c’est l’église qui doit être missionnaire. Ben ça je n’y crois pas. Parce que ça demande tellement de choses d’être missionnaire que je ne vois pas l’église en état de le faire aujourd’hui."
"L’église, je parle aussi bien de celle de 1965 qu’aujourd’hui en 2008, elle ne peut être elle-même que si elle sort d’elle-même que pour s’adresser aux gens de ce monde. Tel qu’il est, pas tel qu’elle le rêve. Avec les problèmes de maintenant : la précarité, le chômage. Une église qui se sort, elle est faite non pas pour se servir elle-même mais pour être à la disposition du monde."
A la fin du reportage on voit ces hommes-prêtres continuer leur combat même s'ils sont en maison de retraite laïque. Et l'un d'eux - le plus sage certainement - s'était marié (quelques années auparavant).
Dans les phrases de ces hommes-prêtres se ressent tout ce que Dieu demande, écouter le peuple et que celui-ci ne se laisse plus embobiner par les puissants qui, même cachés derrière de belles et grandes phrases, ne fera jamais rien pour lui.
Plus de joug religieux (dogmes, soumission de toutes sortes, abêtissement et aberration) mais au contraire la prise de conscience, devenir conscient et agir en conformité avec sa conscience. A partir de là on choisit nos choix de vie, nos actions et le sens qu'on leur donne.
- InvitéInvité
Re: Les prêtres ouvriers...
Les-chemins-de-la-foi sont parfois des sentiers difficiles, des pentes escarpées, des labyrinthes, mais c'est l'homme qui complique tout par toutes sortes de détours!
J'ai plus ressenti chez ces prêtres, un désir profond de changer les règles "de vivre l'évangile" qu'un réel esprit de dissidence de leurs parts. On sent chez eux un souci délicat très touchant de ne pas affecter la cohésion de l'Église. Je pense qu'ils ont essayé avec énormément de douceur et d'humilité de faire la preuve que c'était possible, que cela répondait aux attentes des Gens et de l'Église, que cet apostolat de proximité discret dans le quotidien de ce que vit le monde est riche d'Amour fraternel, et fécond, qu'il est à vivre dans toutes les strates de la société.Ils ont souvent fait ce travail en désobéissance avec la papauté et souvent avec l'accord de leurs évêques.
A l'un d'entre eux, en 1954, le cardinal Feltin dit, en désignant la papauté, alors sous l'emprise de Pie XII: « Nous allons désobéir ensemble »
Ils ont réussi.
Derrière eux, l'avenir et les choix de la Curie ne leur ont pas donné raison puisque les prêtres ont été dissuadés de poursuivre dans cette voie (alors qu'elle affranchissait en plus l'Église des charges de leur verser argent pour vivre), ce qui leur laisse peut-être une certaine amertume (?), mais la Vérité est au-dessus de la raison. L'appareil ecclésial ne saura jamais les joies qu'ils ont vécues et partagées dans leur petit monde ouvrier, les joies "proches, confidentes de vie partagée" qu'il ne connaîtra jamais, la "communion de sentiments" qui a revitalisé et donné sens à d'autres vies, et ces belles fleurs de "communion spirituelle" de destins mêlés, personne ne pourra jamais le leur enlever. Ils ne pourront jamais les transmettre, car elles ne peuvent être que vécues, ils ne peuvent qu'en renvoyer l'éclat à nos yeux. Je l'ai trouvé très beau !
Si même le pape baisse les bras !!! ... cela ne donne que plus de consistance à l'adage qui dit que "Nul n'est prophète en son pays" et que l'impulsion d'un début de métamorphose ne pourra venir que de l'extérieur.Un peu plus tard en 1960, le nouveau pape s'appelle Jean XXIII, il dit à l'un d'entre eux, alors en visite au Vatican :
« Moi, je suis pour les prêtres ouvriers, mais avec la Curie qu'on a actuellement, ce n'est pas possible. Mais ce que je ne peux pas faire, mes successeurs le feront »
Assunta a écrit:
Je ne suis pas convaincu que la sagesse soit initiatrice de cette vie conjugale. Je préfère supposer qu'un mouvement naturel d'amour entre cet homme et son épouse a été le point de départ de son changement de vie, et que pour ne pas être en contradiction avec (les dogmes de) l'Église, il a laissé tombé la prêtrise. Difficile d'y résister, mais s'il ne se présente pas, il n'y a pas de vie conjugale.A la fin du reportage on voit ces hommes-prêtres continuer leur combat même s'ils sont en maison de retraite laïque. Et l'un d'eux - le plus sage certainement - s'était marié (quelques années auparavant).
- InvitéInvité
Re: Les prêtres ouvriers...
Je ne suis pas convaincu que la sagesse soit initiatrice de cette vie conjugale. Je préfère supposer qu'un mouvement naturel d'amour entre cet homme et son épouse a été le point de départ de son changement de vie, et que pour ne pas être en contradiction avec (les dogmes de) l'Église, il a laissé tombé la prêtrise. Difficile d'y résister, mais s'il ne se présente pas, il n'y a pas de vie conjugale.
Je n'ai pas dit que la sagesse était initiatrice de sa vie conjugale. Je dis qu'il a été sage de se marier parce que le célibat imposé par l'église est dénoncé par Dieu qui n'a jamais voulu cela.
D'ailleurs Dieu dit à FM (dans la RA) de ne pas éloigner femme et enfant (je ne me rappelle pas les paroles exactes).
Le célibat que l'église impose est contraire à la Loi de Dieu. C'est une loi d'hommes religieux.
Si ce prêtre s'est marié c'est que forcément "un mouvement naturel d'amour entre cet homme et son épouse" est né.
- InvitéInvité
Re: Les prêtres ouvriers...
Tous avaient accepté cette règle de l'Église au départ, façonnée pas de temps immémorial puisque la question du célibat remonte au pape Grégoire VII (vers 1073).
Il m'a semblé ressentir chez ces prêtres qui témoignent un grand souci de délicatesse vis à vis de cette Maison, institution plus que millénaire, qu'ils respectent encore aujourd'hui et à laquelle ils sont toujours fidèles. Que l'un d'eux se soit marié, ce n'est qu'une question de circonstance (à mon avis), que les autres n'ont pas connue.