- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Elitisme
D'abord, il faut distinguer l'élitisme de la conviction d'appartenir au mouvement spirituel le plus authentique.
Je vous propose de laisser pour l'instant les termes de reste et de petit reste de coté.
Pour moi, il est facile de se débarrasser du sentiment de faire parti d'une élite si nous sommes vraiment engagé dans une voie spirituelle, car cette voie, si elle est digne de l'être, doit inviter chacun à prendre conscience de sa médiocrité et de ses manquements. On pourrait dire que plus on choisit un enseignement difficile, plus le sentiment d'élitisme doit s'évanouir par prise de conscience du fossé qui nous sépare de la réalisation de cet enseignement en nous. Nous ne sommes pas, par définition, ce que nous avons décidé de devenir et nous ne le serons jamais. Car, il n'y a pas de point final à une vie spirituelle. Pas même après la mort, semble t-il? C'est un premier point.
Mais penser que l'orientation que nous avons prise est une des meilleures sinon la meilleure est difficile à maîtriser . Pourtant si nous nous nous interrogeons sincèrement, nous avons tous, ce petit sentiment plus ou moins prononcé au fond de nous.
Si nous arrivions à régler cette difficulté, nous aurions fait un gros progrès spirituel.
Ce sentiment d'avoir raison est insupportable pour les autres. Nous sommes dans une société qui paradoxalement craint plus que tout, de se faire manipuler, alors qu'elle est complètement sous la dépendance de l'information, la consommation, la médecine, les modes, l'environnement...
Donc se présenter à elle avec un message de vérité suscite les plus grandes méfiances. Si l'on veut malgré tout faire partager quelque chose que l'on juge essentielle pour les hommes, il faut s'y prendre autrement.
D'abord, une constatation sur laquelle tout le monde ne sera peut-être pas d'accord.
Il y a beaucoup de mouvements spirituels, tous aussi différents les uns que les autres sur le plan de la forme et heureusement pas si différents que cela sur le plan du fond.
Cependant, de temps en temps, dans l'histoire de l'humanité apparaît un prophète, une révélation qui transforme l'orientation de cette spiritualité, l'affine et fait monter d'un cran l'humanité dans sa compréhension de son destin, sa finesse de perception et sa relation à Dieu (Dieu se révèle petit à petit).
Accepter cela, c'est prendre le risque de penser ou de laisser penser qu'il y a une supériorité d'enseignement. Mais ne pas accepter cela c'est prendre le risque de la confusion des valeurs et à terme de se retrouver dans une société sans repère ou toute chose sera égale et peut-être, au final, sans valeur du tout.
Alors comment concilier l'exigence morale qui consiste à nous comporter entre nous d'une façon modeste, sans arrogance , sans sentiment de supériorité, en parfaite égalité de valeur , (car, en effet, il n'y a pas lieu pour qui que ce soit de se sur-valoriser ), et la certitude que tout n'est pas d'égale valeur, même si chaque orientation à sa valeur intrinsèque.
Si nous n'avions pas la certitude que nous avons quelque chose à communiquer, à échanger pour que le monde aille mieux, nous n'aurions rien à faire ici, ni ailleurs. Il suffirait de vivre le mieux possible et de faire confiance à l'humanité en gardant le silence. C'est une voie possible. Mais apparemment, ce n'est pas celle que nous avons choisie
Comment « militer », faire du « prosélytisme », n'ayons pas peur des mots, c'est ceux qu'emploient ceux que nous côtoyons si nous n'y prenons garde. Comment malgré tout accomplir cela, et échapper à ce soupçon qu'ont les autres, quand on s'adresse à eux pour leur proposer autre chose que ce qu'ils connaissent déjà?
Nos grandes religions occidentales ont été imposé par la guerre, la persécution, la violence faite aux consciences, en parfait désaccord avec le Message spirituel qu'elles véhiculaient.
Aujourd'hui, nous devons convaincre des consciences (encore qu'on pourrait discuter du mot convaincre)
Comment, nous-mêmes, échapper à l'orgueil destructeur de penser être sur la meilleure voie? Car, notre volonté de pluralisme ne traduit pas toujours les sentiments réels qui nous taraudent l'esprit?
Arrivera t-on, ensemble, à définir, puis à travailler personnellement sur cette nécessité de transmission, en brisant complètement chez l'autre tout soupçon de manipulation?
Le mensonge qui fait le plus de mal, au présent comme au futur, c'est de faire croire à quelqu'un qu'on lui livre son coeur, alors que celui-ci n'est utilisé qu'à des fins de propagande. Il nous faut revenir à la pureté de l'intention désintéressée.
Nous avons tout notre temps pour réfléchir à cela, si vous le voulez bien.