- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Thérèse de Lisieux
Ce matin, le ciel n'est pas très clément, il fait même un peu froid.
En cette veille de Pentecôte, les jardins sont magnifiques. La floraison des roses est à son apogée d'opulence, peut-être même déjà un peu sur le déclin. Les parfums des pivoines et des pois de senteurs se sont dissipés, mais il flotte d'autres parfums, mélange de tilleul, de chèvrefeuille, de lys et encore pour peu de temps de seringat....
Depuis un petit moment je me suis penché sur la vie de Thérèse de Lisieux. Étonnante cette Thérèse ! De son vrai nom, Thérèse Martin. Enfant aimé et choyé de ses parents et de ses sœurs, elle n'eut d'autres désirs que celui de l'amour absolu. Seul l'amour de Dieu pouvait répondre à ce désir. Dès lors son unique ambition fut de faire régner sur elle la Sainteté de Dieu.
Elle est d'une autre époque. Une époque où l'on croyait à l'action salvatrice de la souffrance, où le corps était malmené, considéré comme le fardeau de l'âme. La vie terrestre ?, un mauvais moment d'épreuve débouchant sur l'éternité qu'il fallait mériter par une pénitence physique et morale. La terre ?, un lieu d'exil.
Bref, le fondement de la vie spirituelle reposait sur d'autres critères culturels que les nôtres, à tel point qu'aujourd'hui cette voie mortifère nous apparaitrait sans doute, comme une voie d'égarement.
Pourtant incontestablement, le ciel lui donna des signes qui l'encouragère à persévérer dans la voie qu'elle avait choisie. Est-ce à dire que Dieu qui est la Vérité, accepte toutes les voies que l'Homme s'est choisies pourvu que celles-ci soient marquées par la fraternité ?
Dieu se moquerait-il de nos croyances au point d'accorder ses grâces ou d'envoyer des signes évidents à tous ceux qu'animent l'amour et la compassion ?
Car quand on se penche sur la vie exemplaire de certains humains, on ne manque pas de constater que leurs croyances sont parfois véritablement en contradiction. Les uns croiront que Jésus est le fils de Dieu de toute éternité, d'autres penseront qu'il est un prophète, d'autres qu'il est devenu Dieu par une vie exemplaire. Pour Marie,ou pour ceux que les églises considèrent comme des saints c'est la même chose. Parmi les gens qui disent avoir reçu des signes du ciel, certains croyaient que l'église représentait Dieu sur terre, d'autres qu'elle était une instance totalitaire...
Peu importe finalement ce que les gens croient, Dieu se manifeste à eux dans la seule mesure du bien qu'ils font. C'est rare, que Dieu pointe leurs erreurs de croyance, même si ça arrive quelquefois.
Revenons à Thérèse qui par un étrange paradoxe choisit la voie étroite de la petitesse et de l'humilité, voire de l'humiliation pour devenir grande. Son ambition spirituelle est absolue et insensée : devenir sainte. Alors qu'elle maitrise son égo, elle libère complètement son âme pour atteindre des sommets. C'est dans « la petite voie » qu'elle édifie sa grandeur. C'est dans la grisaille du Carmel de Lisieux qu'elle trouve la lumière de Dieu. Sa sœur Marie Martin, elle-même carmélite à Lisieux disait qu'elle était possédée de Dieu
- InvitéInvité
Re: Thérèse de Lisieux
Est-ce à dire que Dieu qui est la Vérité, accepte toutes les voies que l'Homme s'est choisies pourvu que celles-ci soient marquées par la fraternité ?
Dieu se moquerait-il de nos croyances au point d'accorder ses grâces ou d'envoyer des signes évidents à tous ceux qu'animent l'amour et la compassion ?
Je le crois.
Je ne ferai pas plus de commentaires, bien que j'ai été toujours attiré par ce genre sainte, Thérese de Lisieux par exemple.
Navy
- InvitéInvité
Re: Thérèse de Lisieux
Je pensais qu'elle avait été obligée de prendre le voile. Comme je me suis trompée.
Quelle belle foi !
http://www.ariane-genealogie.net/france1/ste_therese_enfant_jesus.htm
Cette réponse trouvée sur wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9r%C3%A8se_de_Lisieux#D.C3.A9couverte_de_la_petite_voie semble bien approuver ou répondre à vos questions :Pourtant incontestablement, le ciel lui donna des signes qui l'encouragère à persévérer dans la voie qu'elle avait choisie. Est-ce à dire que Dieu qui est la Vérité, accepte toutes les voies que l'Homme s'est choisies pourvu que celles-ci soient marquées par la fraternité ?
Dieu se moquerait-il de nos croyances au point d'accorder ses grâces ou d'envoyer des signes évidents à tous ceux qu'animent l'amour et la compassion ?
La petite voie consiste, pour Thérèse, à reconnaître sa petitesse, son néant, et à s'appuyer alors avec confiance sur Dieu. Elle naît du désir de la sainteté, et de l'incapacité qu'il y a, à accomplir, par ses propres forces, ce désir.
Thérèse n'a pas ménagé ses efforts pour devenir sainte. Elle a cherché à vivre parfaitement la vocation qui était la sienne, multipliant les actes d'obéissance, de charité, de fidélité. Mais ayant en même temps un grand souci de la vérité, elle voit ses défauts, ses manques de générosité, son incapacité à « monter le rude escalier de la perfection ». Elle qui aurait voulu aimer Dieu avec la même ardeur que Thérèse d'Avila réalise qu'elle est bien faible et petite. Elle passe par l'acceptation de ses limites. Mais sans se décourager pour autant. Car elle a compris que cette faiblesse, cette petitesse, pouvaient attirer la grâce de Dieu. C'est une intuition prophétique qui lui fait écrire : « je veux chercher le moyen d'aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle ». Dans le livre des Proverbes, elle lit « Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi ». Ce n'est pas en grandissant, mais au contraire en restant petite, qu'elle s'approchera de Dieu en l'obligeant à s'abaisser vers son néant[39]. Elle écrit : « l'ascenseur qui doit m'élever au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela, je n'ai pas besoin de grandir, au contraire, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus ».
Elle a cherché à vivre parfaitement la vocation qui était la sienne, multipliant les actes d'obéissance, de charité, de fidélité. Mais ayant en même temps un grand souci de la vérité, elle voit ses défauts, ses manques de générosité, son incapacité à « monter le rude escalier de la perfection » Elle passe par l'acceptation de ses limites. Mais sans se décourager pour autant. Car elle a compris que cette faiblesse, cette petitesse, pouvaient attirer la grâce de Dieu.
Elle a écrit un autobiographie "la petite voie" mais j'ai trouvé "Histoire d'une âme" compilation de ses manuscrits autobiographiques.
- InvitéInvité
Re: Thérèse de Lisieux
Sans parler du fait que si cet époux supposé à ses côtés, aurait pu être cartésien, niant toutes choses intangibles, Thérèse n'aurait-elle pas dû faire attention, vivre plus lentement sa foi peut-être dans la prudence, démontrer sa foi prudemment, pire, le risque de passer pour folle aurait pu l'emporter ?
Et aujourd'hui n'y aurait-il pas toujours ces possibles ?
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: Thérèse de Lisieux
Je crois d'après les ouvrages que j'ai lu et les nombreux témoignages relatés dans ces ouvrages que Thérèse se révèle dès le plus jeune age comme éperdument « folle » d'absolu. Elle aime son entourage, sa mère, ses sœurs et plus particulièrement encore son père et sa jeune sœur, Céline. Mais son amour déborde ce seul cadre familial.
Elle ne trouve l'absolu qu'en Dieu que ses lectures des grands mystiques qualifient de « Pur Amour ».
Suivant l'orientation des nonnes de l'époque elle devient épouse de Jésus. On peut trouver choquant, aujourd'hui une telle dénomination qui mêle si étroitement ce qu'on appelle amour platonique et un amour plus sensuel suggéré par le mot épouse.
Il faut toujours se rappeler que nous sommes à une époque où les mentalités religieuses sont vraiment très différentes des nôtres. Mais à y réfléchir, cette façon sensuelle de considérer Dieu n'est peut-être pas si éloignée que cela de la vérité.
-D'abord, cette « union » comme Thérèse l'appelle, est liée à la sexualité puisque c'est le choix de la chasteté qui la caractérise. Chasteté n'est sans doute pas absence de sexualité, mais détournement de cette sexualité au profit d'une abstinence que paradoxalement on revendique comme un mode de sexualité.
-d'autre part, nous avons, sans doute trop tendance à considérer Dieu comme un pur esprit. Or, il a quelque chose à voir avec notre matérialité puisque nous sommes son Image et qu'il est Créateur de ce monde matériel.
Sans doute ce que nous voyons de notre matérialité est loin de la Réalité divine, mais je crois que Dieu a dans sa nature quelque chose de cette matérialité dans sa forme la plus fine et la plus aboutie.
De plus, vous n'êtes pas, sans avoir remarqué, vous qui connaissez la Révélation d'Arès, comme Dieu évoque des parties corporels (jambe, bras, yeux, mains, talon, pieds, oreille...) pour se définir et parler de Lui ou de son action. Même si ce sont, au sens strict, des métaphores, on voit bien une certaine volonté divine à l'incarnation.
Pour répondre à votre question de savoir s'il y a de la place pour un conjoint quand on est sur la voie de recherche de sainteté. Je ne saurais répondre. Je pense cependant que oui, Dieu nous suggère même qu'il n'y a pas de voie possible de sainteté dans le retrait du monde. Mais là aussi, il faudrait peut-être se pencher sur le contexte et sur la portée véritable de ce que Dieu dit à ce propos. Comme à propos des lois, c'est l'attitude systématique que Dieu condamne.
Le recours à l'esprit de système qui consiste à dire : il n'y a que par la solitude et le retrait que j'obtiendrai la sainteté est sans doute ce que Dieu condamne. Il condamne aussi l'abandon de responsabilités familiales pour se vouer à cette solitude.
Mais, dans le cas de Thérèse on voit mal comment un conjoint aurait pu avoir une place digne de ce nom. C'est peut-être dans ces cas extrêmes où il est préférable de rester célibataire pour le bonheur ce celui qui veut consacrer sa vie à une ambition dévorante et pour celui qui vraisemblablement ne trouverait pas sa place dans un tel contexte.
Là comme ailleurs, il ne faut pas être trop catégorique. La vérité est dans l'âme de chacun et dans le secret de sa relation à Dieu.