- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Impossibilité de la violence de Dieu....
Dans mes méditations et mes lectures de la Parole, je ne reconnais pas Dieu dans l'Ecriture qui me le représente jaloux, dominateur, vengeur, totalitaire, communautariste, imbu de louange....
Je pense alors que la Parole proposée a été déformée par ceux qui l'ont transmise et que l'homme a heureusement évolué et doit à la lumière de son évolution réinterpréter cette Parole en la confrontant avec l'ensemble de la Parole connue.
Le dieu qui promet à son peuple domination sur le monde, qui réserve aux autres peuples dont il est aussi le Dieu (dans la perspective du Dieu unique) des châtiments tous plus raffinés et cruels les uns que les autres n'est pas le dieu auquel je crois personnellement
- InvitéInvité
Re: Impossibilité de la violence de Dieu....
Tous les dignitaires religieux depuis des siècles ont fait de Dieu quelque chose de culpabilisant afin de soumettre leurs ouailles. Toutes les religions (ceux ayant peur de perdre les uns leur trône, les autres leur pouvoir) en jouent encore. Mais les gens, se tournant vers d'autres façons de penser, rééquilibrant le terrestre et le spirituel, désirant une autre réponse, voyant le résultat des extrêmistes de tout bord, voient bien la contradiction entre ce que Dieu désire et ce que les religieux imposent.
Depuis le début du 20e siècle des ontologues se penchèrent sur la compréhension des Ecritures et rappellèrent ou apprirent pour certains que Dieu est en nous, c'est-à-dire le Christ ou image et ressemblance. A partir de là la vision de Dieu est devenue autre que celle que les églises avaient façonnées sciemment ou pas, et à cause de cela les ontologues furent et sont toujours mal vus de l'église. Cette nouvelle image de Dieu a fait prendre conscience que l'homme est responsable de sa vie intérieure et extérieure et aucune faute ne peut être imputée à Dieu...
Dieu ne veut que le bien pour l'Homme. Il désire que celui-ci se serve des dons qu'Il a déposés en lui. Je pense que Dieu souffre énormément de voir que l'homme se perd par négligence, paresse ou perte de sa notion divine et en faisant mauvais usage des dons qu'Il nous a donné.
Bien qu'agissant mal, Dieu a toujours confiance en l'Homme et espère qu'il se tournera vers le bien en lui, le réveillera et produira de belles choses.
En attendant Il n'interviendra jamais dans notre vie car Il nous a donné le libre-arbitre. Il ne nous suit pas si nous nous perdons et/ou si nous choisissons la peur qui divise notre être. Il est là si nous nous tournons vers le meilleur pour nous-mêmes et pour les autres. Aussi pour nous-mêmes. Ce n'est pas dans un but égoïste mais il est important de s'aimer afin de pouvoir mieux aimer les autres.
Dieu a mis de telles belles choses en nous que celles-ci nous permettent de nous changer vraiment, de nous guérir (même dans le sens physique du terme), de nous élever à un niveau tel que cela nous semble inimaginable mais pourtant réel.
L'Homme en arrive tout doucement à s'approprier cela. Déjà il a compris que Dieu est en nous et cela est tout nouveau (fin 19e, début 20e siècle). Il va y arriver.
Assunta
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: Impossibilité de la violence de Dieu....
Tu dis,
Oui, bien sûr, mais comme moi tu pars du principe que Dieu est bon et tu tires la conclusion qu'il ne peut être mauvais.Dieu ayant permis à l'humain d'être comme Lui, son image et sa ressemblance, donc Dieu ne peut être un Dieu mauvais.
Je veux dire que ce n'est pas parce que Dieu nous a fait à son Image qu'il est bon. Imaginons que nous ayons à faire à un dieu mauvais, nous faire à son Image, c'était nous faire mauvais. D'ailleurs beaucoup de gens révoltés font un raisonnement similaire qui ne manque pas de réalisme : comment un Dieu bon a t-il pu faire à son Image un homme mauvais, un homme qui répand le mal?
Comment concilier la bonté de Dieu avec les agissements de l'homme ?, si nous sommes vraiment créés à son Image et si vraiment Dieu est bon. On sait qu'aux premiers temps du christianisme pour parer à cette impasse, certains ont inventé un dieu mauvais en face d'un Dieu bon, représenté par Jésus-christ.
Comment, si nous sommes à l'image de Dieu, ne pas penser que Dieu a aussi ce coté violent ou alors sommes nous seuls à être violents ? Mais alors de quelle Image avons nous héritée?
Quand la Bible, le Coran nous propose des images de Dieu violent, que devons nous en penser?
Quand ce qui est rapporté de la Parole de Dieu est violent, que devons nous en penser?
Devons nous comme je le dis dans ma première intervention, ne pas prendre en compte cette parole et penser que tout ce qui est rapporté de violence dans la Parole de Dieu ne peut être que fausse, compte tenu de l'idée qu'on se fait de Lui?
Je ne me lance pas dans cette discussion, pour faire de la philosophie, c'est un problème actuel et beaucoup de gens qui refusent Dieu, le refusent parce qu'ils ne peuvent répondre à ces questions.
La question est posée.
- InvitéInvité
Re: Impossibilité de la violence de Dieu....
Quand la Bible, le Coran nous propose des images de Dieu violent, que devons nous en penser?
Quand ce qui est rapporté de la Parole de Dieu est violent, que devons nous en penser?
Nous devons en penser que tout ça est à prendre dans le contexte de l'époque, ou plus exactement ds le contexte .
Devons nous comme je le dis dans ma première intervention, ne pas prendre en compte cette parole et penser que tout ce qui est rapporté de violence dans la Parole de Dieu ne peut être que fausse, compte tenu de l'idée qu'on se fait de Lui?
Non, cette "parole de Dieu" n'est pas fausse, mais méme réponse que plus haut.
Abeille
- InvitéInvité
Re: Impossibilité de la violence de Dieu....
Que c'est parole d'homme tout simplement !! C'est l'homme qui a fait le mauvais choix. Dieu ne punit pas (à de rare exception : déluge), tous les mauvais choix depuis que Dieu a promis de ne plus détruire la Création (cf Déluge) et a scellé cette promesse par un arc-en-ciel, donc depuis qu'Il a dit cela cela prouve bien que c'est l'homme qui se détruit et détruit.Quand ce qui est rapporté de la Parole de Dieu est violent, que devons nous en penser?
Dans "Nous croyons, nous ne croyons pas", Frère michel dit :
Dans ce même article FM dit"Nous croyons que, depuis la Déclaration faite à Noé (Genèse9/onze), le Père n'intervient pas dans l'histoire humaine. Le mal et le bien sur terre est le fait de l'humanité..."
"Nous croyons que la part authetique du Fond comme des Codes est minime dans l'Ecriture ; elle y est même ici et là indécelable. L'Ecriture est surtout constituée d'écrits d'hommes (35/12,1/9) : livres entiers, chapitres, passages ou phrases. Certains sont des révélations censurées, déformées, corrompues, surchargées, glosées ; d'autres sont des textes inventés ou sans rapport avec la révélation ; d'autres encore sont des poèmes, hymnes, récits historiques, etc. qui illustrent ou chantent l'Enseignement avec des bonheurs variés, ou qui fournissent des cadres historiques et mentaux aux Codes, mais qui la plupart sont tromperies et superflus.
Nous croyons que le Père nous a donné la Révélation d'Arès pour ressusciter la Vérité noyée dans l'Ecriture."
Voici un extrait tiré du livre ET CE QUE TU AURAS ECRIT – le pèlerin d’arès 1989 - Bilingue
«Quel rapport y a-t-il entre Eve mordant dans une pomme aigre et le fratricide de Caïn ? Un simple fruit, même interdit, peut-il précipiter l’âge d’Adame, âge de raison et de bonheur, dans l’interminable drame historique de l’homme aberrant exploitant l’homme, le drame de la guerre, de la souffrance, de la mort ?» se demandera-t-on...
...Le péché n’est pas une faute morale mais une crise structurelle. Le péché est non-être, parce que être – ou se sauver, c’est-à-dire être à nouveau- est être dans la pleine possession de Dieu, en plénitude excellente. Notion capitale : le péché ne sera pas forcément en contraste avec la vertu, mais le le sera toujours avec le Plan de Dieu...
...Pourquoi la liberté de saisir un fruit mortel ? Pourquoi la liberté de péché ? La contradiction tient à ceci, que l’homme a un corps d’animal et la Vie de Dieu. C’est une structure unique dans l’univers...
...La chute d'Adame et Haouha ne vient pas d’avoir recherché bonheur et puissance, mais d’avoir librement déterminé le bonheur et la puissance dans un sens critique.
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La pommeraie
Extraits
Par la narine le Père insuffle (Gnèse 2/7) à l’homme les dons de liberté, de parole, d’amour, de création. L’homme devient Adame (Le Livre Vii/1) ou l’adame nombrable. Alors toute la nature se jette à la poursuite de son maître humain comme au printemps la glace se jette dans la pente des torrents rebondissants, comme au matin la pousse jette ses feuilles fraîches au soleil.
Ainsi que l’homme devient Adame, les arbres qui couvrent la terre deviennent l’arbre de Genèse 2/17. Mais en même temps les arbres de Genèse 2/16 étendent toujours leur frondaison comme la nuit et demeurent critiques. L’arbre ou l’arbre matériellement, c’est même tronc, même sève, fragrance et fruit, comme l’air de la nuit étoilée et lunaire est l’air même de la nuit noire. Ce qui sépare l’arbre de l’arbre, le fruit du fruit, est le sens qu’Adam donne à sa propre vie dans le jardin. L’arbre d’Eden est sensible à l’esprit d’Adam, étant esprit lui-même, arbre de connaissance du bonheur et du malheur (Genèse 2/17).
L’homme transfiguré de la grande pommeraie, l’adame – dont un greffon, l’homme du tubra (XXVII/6), réapparaîtra sur l’écorce du monde – rirait s’il entendait dire que ses cèdres, ses acajous ou ses groseillers son stupides. Il rirait, tant c’est chaud comme la chair, tant ça s’enracine avec intelligence, tant ça peut souffrir ou savourer, un arbre ! Même quand l’homme aura refait de l’arbre du bois mort, il restera quelque chose de ça.
…
Homme, le destin ne sera pas fatalité. Ton destin commencera avec le choix. Puisque tu évolueras, quoique tu protestes, par la crise, la Création et le péché – manière de rejoindre la crise par des détours – lequel des trois sera ton pôle ?
Je m’endors au pied de l’arbre où Dieu m’a déposé. Au-dessus c’est comme un pépiement, mais enroué ! Qu’il doit avoir de peines et de chagrins, cet oiseau-là ! Il me conte qu’il voit Eve, belle et convoitée, se coucher sous l’homme serpent, le sorcier, dans l’arbre creux qu’il habite. Devant l’entrée bringuebalent dans le vent les amulettes, brimborions et pommes magiques de son commerce. L’exotisme de l’homme, sa peau sauvage, l’attente d’un autre frisson que celui que donne Adam, ont troublé Eve. Le frisson s’avère plat, la peau du galant froide et écailleuse. Jusque-là la fautive est dupe, tellement que la punition que lui réserve Dieu paraîtrait disproportionnée. Mais voilà le plus grave ! La pomme magique dont le sorcier lui fait cadeau, Eve croit qu’elle valait l’expérience.
Adam ne connaît pas encore son infortune. Y serait-il sensible d’ailleurs, qu’il ignore la propriété et la jalousie ? Mais sitôt qu’Eve lui vante le pouvoir de la pomme, il comprend son pouvoir d’indépendance, il échafaude un plan rival du Plan de Dieu. C’est parce que sous sa simple peau vernie sa magie, énergie aspirée du chaos, est préférée – opposée – à sa plénitude nourricière que la pomme devient mortelle. L’homme serpent n’est autre qu’un roué qui prépare son prochain rendez-vous galant, mais l’adame et l’haouha sont les premiers ambitieux.
Exit de l’oiseau ; je me réveille. Serait-ce donc là les détails de l’histoire ? Ce n’est pas l’important. L’important est dans ce qui, au cours des millénaires qui viennent, ne cessera pas de troubler secrètement, profondément, les croyants en dépit de leurs cathéchismes : l’incroyable disproportion entre une historiette et ses conséquences planétaires.
… Pour comprendre, l’homme devra se rappeler trois vérités.
Première vérité. Se donner bonheur et puissance, violà la raison même d’Adame. Dieu lui-même attribue aux adames et aux haouhas jouissance et empire sur toute la terre. C’est un héritage spécifique, perpétuel, inaliénable, avant comme après la chute.
Seconde vérité. Créer librement non seulement est une faculté laissée à Adame, mais c’est aussi sont héritage spécifique, perpétuel, inaliénable, avant comme après la chute.
Troisième vérité. L’agent déterminant du bonheur et de la puissance est, selon le pôle choisi par Adame et par l’homme après lui :
- Dans la perspective d’équilibre, la création comme résultat accompli. Dans cette perspective l’esprit créant – ou intention – n’a pas valeur déterminante.
- Dans la perspective de crise, l’inverse. Avant que la création ne s’accomplisse, l’esprit créant – ou intention – a valeur déterminante.
Cette troisième vérité déterminera ce que l’homme appellera bien et mal, péché et vertu, en matière de bonheur et de puissance. Mais des mots tels que bien, mal, péché, vertu, n’ont aucun sens dans la pommeraie, où ne règne ni morale ni droit – les morales (papoue, confucianiste, chrétienne, marxiste, etc.) et les lois seront des créations humaines -.
Il faut penser à Eden en termes d’équilibre et de crise. En disant : «Quiconque a convoité une femme a déjà commis l’adultère (Matthieu 5/2)», un prophète montrera l’état de crise dans quoi l’homme tombera par une seule intention. Il illustrera par d’autres exemles fameux les bonnes intentions sans accomplissements – donc sans création des velléitaires, autant de tentatives ratées vers l’état d’équilibre, qui maintiendront la crise. Inversement il démontrera que l’amour, la justice, le bien, donc l’équilibre, devront être accomplis – création et non intentions – ou bien n’existeront pas.
Les trois vérités montrent que l’adame (phase d’équilibre) ou après lui l’homme (phase critique du même être) est bien l’image et ressemblance du Père. Comme le Père, l’homme a libre accès au bonheur, à la puissance, à l’action créatrice, au choix d’orientation. Ce qui chez l’image diffère du Modèle réside d’abord sans son intention de crise que le Père refuse, bien qu’il en soi capable – l’exception du Déluge confirmera que Dieu reste d’une façon générale tourné vers le Bien (l’équilibre), use de Patience et de Miséricorde -, et réside ensuite dans sa modeste force et sa faible portée sans comparaison avec les suprêmes Forces et Portées Divines. Mais, dans le principe, les potentialités du Modèle et de l’image sont les mêmes, au point que l’homme va créer un monde rival.
… Connaissant les trois vérités, le syllogisme saute à l’esprit :
La raison d’être d’Adame et d’Haouha est dans le bonheur et la puissance. Leur pouvoir de créer est libre, dans le sens de l’équilibre ou de la crise. Donc leur chute ne vient pas d’avoir recherché bonheur et puissance, serait-ce dans la suggestion de l’homme serpent, mais d’avoir librement déterminé le bonheur et la puissance dans un sens critique.
- InvitéInvité
suite la pommeraie
Ainsi vivent superposés la crise primordiale, la Création et le péché – ou non être – qui est un retour à la crise. Ils se pénètreront, se croiseront, s’empoigneront et parfois s’ignoreront, mais aucun ne vivra sans les deux autres.
Les adames et les haouhas choisissent le temps et l’histoire, se bardent de peaux et de fer, émigrent vers l’état critique. Pas dans les conditions qui feraient revenir l’équilibre au chaos ; l’équilibre qui ne pense pas n’a pas de choix en soi. Les adames et les haouhas pensent, on un choix permanent à faire, puisqu’ils ont reçu la liberté et la parole. Les conséquences de leur crise sont donc transformatrices. Dieu les ayant identifiés à la terre, leur sujette, et à sa nature dont ils disposent totalement et librement (Genèse 1/16), ils entraînent dans leur non-être tout l’animé et l’inanimé.
La Pensée quitte l’arbre, la pommeraie s’étiole, s’emplit des bruits sourds du bois où s’appauvrit la sève. Des feuilles tombent, le premier bois mort se découpe, noir, sur le firmament. Les âmes meurent comme les mouches de mai, leurs agonies flottent en flocons jaunâtres. Au moment où un adame invente le travois, puis capture un autre adame, lui lie les mains et l’attelle, un macaque dans la pommeraie sent soudain ses puces, tombe sur un autre macaque, le bat, le mord, le contraint à le dépucer. Une mouche aberrante pond dans une pomme. Un chacal mange la pomme véreuse, aime la chair du ver puis tue son premier veau. Et quand le premier adame attelé se rebelle et tombe sous le gourdin du maître du travois, un buffle éventre un buffle pour une vache, un chien égorge un chien pour rien. Adames et haouahs perdent leurs noms, s’appellent entre eux hommes et femmes.
Une rumeur court dans la pommeraie dépérissante. L’homme serpent aurait engrossé Eve du bâtard Caïn. Celui-ci engrosse des filles enlevées aux troglodytes bancals à tête de dogue, abâtardit plus encore la race d’Eden, engendre des hommes à cœur de chien. Quand Caîn fils du sorcier, taille dans l’arbre d’Eden la massue qui assommera Abel, fils d’Adam, avant que ce dernier n’ai fécondé ses sœurs et isolé les enfants, sauvé la race, toute espérance disparaîtra pour des millénaires. Alors commencera, entre autres conséquences, la vengeance sans fin (27/9).
Comment dire, sans parangons, symboles et raccourcis, ce drame qui remplirait de lecture cent mille nuits ?... Qui pourra dire ce temps de fécondité et de félicité, où la pommeraie a les pieds dans l’océan le matin, dans l’orge le soir, où l’Esprit de Dieu dans la fraîcheur du soir (Genèse 3/huit) migre du fond de l’univers comme un vol d’hirondelles dorées et parle à toute la vie de la terre ?
…. Qui, remontant les millénaires, oserait déranger, seulement même regarder – en Eden le bonheur se voit comme l’éléphant au gué – un adame debout, immobile dans les fèves, occupé, simplement et totalement occupé à être heureux ? Quel homme des siècles de ténèbres oserait lui passer ses idées ? J’ose simplement le regarder, mais de loin, je retrouve assez de Vie pour contenir les mots qui tuent. Mon cerveau concocte le poison ; je crée une chose en en détruisant une autre. Lui crée de rien, de l’ombre il crée sa lumière quand la nuit tombe, comme Dieu, tel l’os qui crée sa moëlle.
Je sais qu’après nos querelles et nos crimes cet heureux reviendra. Il ne restera même que lui. Alors on humera sur les péninsules, où chantera le ressac, l’effluve ravivée du coquelicot blanc, plus blanc que la lumière. Mais jusque-là le coquelicot ne se parfumera plus et rougira de honte comme la fille vertueuse du traître et du débauché depuis le jour à Adam à dit à Dieu : « Voici ton monde, voilà le mien » et où Eve cache son ventre parce qu’Adam le convoite soudain.
Aux yeux de l’homme le péché ne sera plus, un jour, qu’un haut-relief dans les murs des cathédrales. On y verra comme un marchand de primeurs à tête de crapaud tendant une pomme à Eve suivie d’Adam l’air bénêt, et qui semblera dire : « Goutez-moi ça ma p’tite dame ! ». De cette imagerie débile que pourra conclure le bon sens ? « Quel rapport y a-t-il entre Eve mordant dans une pomme aigre et le fratricide de Caïn ? Un simple fruit, même interdit, peut-il précipiter l’âge d’Adame, âge de raison et de bonheur, dans l’interminable drame historique de l’homme aberrant exploitant l’homme, le drame de la guerre, de la souffrance, de la mort ? » se demandera-t-on. On finira par l’expliquer par la science. Le crime pour dépouiller ou le crime pour le crime, gratuit ? Loi naturelle. L’amour humain débridé ? Autre loi naturelle. Le riche s’enrichissant sur les pauvres ? Lois économique, etc.
Cet escamotage prolongera l’art simpliste mais efficace du sorcier venu de la nuit des temps critiques.
L’homme discutera à l’infini de la tragique contradiction entre la liberté et ses conséquences et lui donnera mille interprétations. Mais il n’y a qu’une vérité. Pourquoi la liberté de saisir un fruit mortel ? Pourquoi la liberté de péché ? La contradiction tient à ceci, que l’homme a un corps d’animal et la Vie de Dieu. C’est une structure unique dans l’univers.
Le péché n’est pas une faute morale mais une crise structurelle. Le péché est non-être, parce que être – ou se sauver, c’est-à-dire être à nouveau- est être dans la pleine possession de Dieu, en plénitude excellente. Notion capitale : le péché ne sera pas forcément en contraste avec la vertu, mais le le sera toujours avec le Plan de Dieu. En traitant le péché du point de vue moral et légal, la religion n’aura aucune chance de résoudre le problème qu’il posera au monde, si elle en a jamais l’intention.