- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
La fête des Cabanes
Cette fête rappelle aux Juifs qu'ils ont erré dans le désert pendant 40 ans après leur sortie d'Egypte, changeant de campement fréquemment.
Situation précaire de l'homme en marche dans le désert!
Mais c'est aussi la fête des récoltes, de l'abondance. Justement le contraire du précaire, c'est à dire la sécurité, le confort.
Pour rappeler à l'homme sa fragilité alors qu'il savoure le confort des engrangements de récolte, il est invité à revivre l'expérience de la précarité en faisant retraite pendant plusieurs jours dans une cabane fragile fait de branchage.
Retrouver la prédominance de l'être sur l'avoir, en insistant sur la fragilité de l'avoir pour ainsi être amené à privilégier l'être.
A travers la symbolique de la tente, de la cabane précaire, en même temps que la marche dans le désert à la recherche de la Terre promise, les Juifs veulent rappeler que avoir la foi, c'est rechercher en soi même ce chemin de la Terre promise.
Chacun dans la partie spirituel de son être est sa propre Terre promise.
Et nous arrivons au source même de la spiritualité juive et de la spiritualité occidentale qui est le commandement de Dieu à Abraham:
« mets toi en marche »
« Va vers toi »
« Avance », suivant les différentes traductions juives.
C'est donc la marche, le changement, le travail sur soi qui caractérisent la spiritualité juive depuis l'origine.
Et c'est aussi cette idée de l'homme à naître de nouveau, à régénérer que nous trouvons dans l'enseignement de Jésus :« Lève toi et marche! »
Et enfin dans la Révélation d'Arès :« la vérité, c'est que le monde doit changer ».
N'est ce pas ce que Dieu dit déjà à Abraham?
N'est ce pas le sens profond de cette fête juive des cabanes ? à laquelle tout homme pourrait s'associer.
- InvitéInvité
Re: La fête des Cabanes
Merci Pat pour cette évocation de la fête des cabanes.
Dans un esprit de complémentarité, j'ai écris un petit texte qui évoque la fête des cabanes...
http://le-jardin.over-blog.net/article-17530596.html
- InvitéInvité
Re: La fête des Cabanes
Ainsi lorsque l’on vit dans une cabane, un tipi ou une yourte, on est amené à se poser la question « de quoi ai-je vraiment besoin ? qu’est ce qui est nécessaire, qu’est ce qui me rend heureux ? ».
Il ne s’agit pas de rejeter ou mépriser la matière ou les jouissances terrestres – voulues par le Créateur – mais de retrouver la conscience de ce qui nous est réellement indispensable.
A propos de cabane,et de ce « De quoi ai-je vraiment besoin ? », une petite pensée pour une figure de la philosophie que j’affectionne particulièrement. Diogène (413-427 av JC), célèbre pour son « Je cherche un homme », dit sur l’agora athénienne en plein jour, une lanterne à la main, ou pour son « Je suis un citoyen du monde », repoussant ainsi l’exercice de la démocratie naissante (V° s. av JC), et les limites de la cité à l’univers entier.
On le représente souvent dans son tonneau, habitat de fortune (mais bien étanche normalement ). L’histoire le différencie d’un autre Diogène ultérieur, historien, dit Laërce (III ap. JC), en l’appelant « le cynique » !!! L’expression est fort juste pour autant qu’elle en respecte le sens étymologique qui vient du Kyon, chien en grec, d’où dérivent cynodrome (piste servant aux courses de lévriers) ou cynophile (amateur qui s’intéresse à l’élevage et au dressage de chiens). Oui, le sens premier de cynique est « Qui est relatif au chien, en présente les caractères ». Son mode de vie était simple, à l’instar de ces quadrupèdes, compagnons de l’homme qui errent parfois.
Les siècles ont détourné le sens de ce mot "cynique" pour attribuer à cette école philosophique un mépris de toutes les convenances sociales comme fondement de leur doctrine (pour la dévaloriser, la conspuer ? ), mépris que ces (littéralement) "amis de la Sagesse" n’avaient probablement pas puisque ses adeptes cherchaient l’exercice de la vertu au bord d’une vie sinon ascétique du moins très sobre (en besoins) au plus près de la nature.
Le cynisme au détour de ce retournement sémantique dévalorisant a pris ainsi la signification d'ironie (blessante), d’impudence, d’effronterie, d’insolence, de provocation, voire d'immoralité.
A son arrivée à Athènes, Alexandre demande à voir le philosophe le plus célèbre de l'école cynique, Diogène, qui cherche la sagesse en vie dans la pauvreté.
Alexandre s'approche du vieil homme qui habite un tonneau dans la rue, et le salue:
"Je suis Alexandre le Grand !"
L'homme le regarde et dit:
"Et moi je suis Diogène !"
Alexandre le voyant si pauvre lui demande ce qu'il veut. Diogène lui répond:
"Ôte-toi de mon soleil !"
Alexandre apprécie l'esprit du philosophe et s'en va en disant :
"Si je n'étais pas Alexandre, je voudrais être Diogène !"
Anecdote qui nous enseigne une vérité fondamentale, celle du bien commun, un bien au-dessus du pouvoir et de la richesse. En effet, certains biens appartiennent à tout le monde (le soleil, l'eau, l’air) ou aux citoyens d'une ville (les espaces publiques, les parcs, la rue et le trottoir).