- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
La tentation du pardon
2ième épisode sur ce sujet, tirée de l'émission "le Jour du Seigneur" :
http://www.lejourduseigneur.com/index.php/jds/Programmation/France-2/La-tentation-du-pardon
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Re: La tentation du pardon
pat a écrit:je vous recommande de visionner cette vidéo, très poignante intitulée "La tentation du pardon",
2ième épisode sur ce sujet, tirée de l'émission "le Jour du Seigneur" :
http://www.lejourduseigneur.com/index.php/jds/Programmation/France-2/La-tentation-du-pardon
Super, très émouvant.
Henri, tiens le coup !
je vais la regarder une deuxième fois
- InvitéInvité
Re: La tentation du pardon
http://www.lejourduseigneur.com/
puis dans l'espace "Recherche" du site (en haut à droite), indiquer "La tentation du pardon", et vous tomberez sur la bonne page
- InvitéInvité
Re: La tentation du pardon
Et il y avait un remède, … à ce qu’est la mort par le regard d’autrui, le regard monstrueux d’autrui. Il y a un remède, c’est de l’avoir vu avant qu’il ne vous ait vu.
[…]
J’ai souvent pensé à cette image du Bélisaire, ce personnage dit le mal que nous avons en nous, le mal qui est le résultat de nos propres erreurs. Si nous sommes capables de l’analyser, si nous sommes capables de le voir avant qu’il ne soit trop tard, nous serons capables de le dominer, et notre salut passe par le regard que nous portons sur nos méfaits.
Si vous passez par cette porte vous mourrez, mais si vous l’avez vu avant qu’il ne vous voit, vous êtes sauvés
[…]
Personne n’est responsable de moi, comme je ne suis pas responsable des autres, mais il y a quand même une responsabilité dans le lien.
[…]
Chaque année je vis une semaine, psychologiquement troublée, qui est la semaine pascale. La semaine pascale est une semaine d’interrogation, et j’allais dire, je le ressens chaque année un petit plus … cette semaine est quelque chose qui … pour moi est un élément majeur de la réflexion sur l’humanité, ... problème de la foule, problème de l’exclusion, problème de … d'être happé par un destin, … et puis l’accepter. L’accepter pas facilement, cette phrase « père, père, pourquoi m’as-tu abandonné » … c’est en soi-même une réflexion sur la force que l’on peut avoir en soi-même et sa fragilité …
Henri Cerceau
- pat
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Re: La tentation du pardon
On est ici dans l'épaisseur humaine, dans la fraternité du non jugement.
C'est le paradoxe de la vérité, il n'y a pas à se prononcer....
C'est ainsi que cet homme fait son examen de conscience, debout face à ses responsabilités sans chercher de boucs émissaires, en partageant le drame avec des victimes accusatrices, qu'il comprend et qu'il essaie de soutenir bien qu'il soit rejeté dans l'autre camp.
On comprend là, la complexité de tout drame humain!
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: La tentation du pardon
Une réflexion admirable, émouvante dans le désert du Hoggar des deux parents d'une petite fille morte suite du traitement par des hormones de croissance.
Ceux qui ont vu la semaine passée le reportage des réflexions du pharmacien directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux de Paris verront avec autant d'émotion ce troisième épisode.
J'insiste, c'est admirable
http://www.lejourduseigneur.com/index.php/jds/Programmation/France-2/Un-difficle-pardon
Je vois que le deuxième épisode est toujours visionnable, bien qu'en principe cela ne reste visible qu'une semaine. Visionnez là si vous le pouvez. Peu importe l'ordre.
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: La tentation du pardon
J'insiste, avant que cette vidéo ne disparaisse du champ internet. C'est une belle réflexion sur le pardon.....
- InvitéInvité
Re: La tentation du pardon
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: La tentation du pardon
Ce matin, c'est le troisième volet, avec la rencontre improbable de ce couple et le pharmacien des Hôpitaux de Paris.
C'est dans l'émission "Le Jour du Seigneur, en direct ce matin vers 11h
- InvitéInvité
Un difficile pardon
sur le chemin du pardon ...
car le pardon n'est pas toujours chose simple, qui peut ou pourrait jaillir immédiatement, comme le montre ici cette histoire, qui est un véritable imbroglio.
"Difficile pardon" titre cet épisode.
longue réflexion méditation d'un couple qui a choisi une longue marche dans le Hoggar sur les possibilités de pardon suite au décès de leur fille après une traitement aux hormones de substitution.
Chemin d'autant plus difficile pour ses parents, qu'une part de responsabilité leur incombe, qu'ils en sont conscients, et qu'il n'est aisé non plus de démêler cet écheveau en eux-mêmes.
Ce qui a le plus retenu mon attention, c'est que cette histoire montre que la justice apporte ou n'apporte pas de réponse (jugements), elle ne suffit à elle-seule à apaiser les douleurs de l'âme, et que ses décisions n'assurent pas souvent la restauration du lien naturel entre les êtres. La justice humaine apaise sûrement la victime, mais elle ne rétablit pas pour autant l'harmonie du monde. Le pardon, un chemin pour dépasser la souffrance (?)
Autre chose aussi, c'est que l'on est seul à pouvoir pardonner. Qu'il y a une dimension à "soi-même" qui va avec le pardon qui est un acte libre.
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: La tentation du pardon
4ième épisode
Le pardon éprouvé
Nous voici au cœur de la souffrance humaine, de la souffrance impartageable, de la souffrance qui vous ronge pendant 10 ans, 20 ans et finalement toute votre vie.
Et vous cherchez un peu de paix dans un regard, dans un mot, dans un silence.
Qui pourra mesurer l'abime de ces deux hommes et de cette femme qui n'ont en commun que l'histoire de cette jeune fille disparue. Qui viendra apaiser la douleur de la haine, de l'incapacité à pardonner ? Qui pourra dire le mot qui adoucit les morsures de la culpabilité ?
Finalement le directeur de la pharmacie centrale Henri Cerceau rencontre les parents d'une des victimes Jean-Guy et Francine Delbrel.
Lors de l'interview de Jean-guy Delbrel, qui est pourtant dans une démarche active de pardon, on lui dit : les tribunaux ont lavé Henri Cerceau de tout reproche, et vous ?
Il faut voir le visage de cet homme, qui ne peut rien répondre....Poignant !
Et Henri Cerceau à la fin du reportage qui a du mal à retenir ses larmes....
Je vais vous dire pourquoi (entre autre) je fais ce chemin avec eux, pourquoi je vous parle de ce reportage depuis quelques semaines.
Nous avons donné naissance, en 1980 à la dernière de nos filles, qui est née avec un syndrome génétique nécessitant une prise quotidienne d'hormone de croissance jusqu'à son adolescence. Elle a eu la chance d'être prise en charge par France-hypophyse et d'être traitée à partir d'hormones de synthèse. Il s'en est fallu de quelques mois.... pour qu'elle soit traitée à partir d'hypophyses prélevées sur des humains décédés comme ça se faisait avant.
Voilà pourquoi cela a tant d'écho en moi, mais pas seulement car, nous avons là une magnifique réflexion sur la culpabilité, le pardon, la responsabilité, le deuil menée par trois personnes qui nous ouvrent leur âme avec tant de pudeur.
- InvitéInvité
Re: La tentation du pardon
C'est comme tu dis, pour les deux que j'ai vus, une magnifique réflexion sur la culpabilité, le pardon, la responsabilité, le deuil ...
Pourtant il me semble que quelque chose manque ... dans cette affaire. Ce n'est pas précisément l'objet de ton fil de discussion sur le pardon et la difficulté de pardonner, mais à mi-parcours, je souhaitais l'exprimer.
Tu cites: on lui dit : les tribunaux ont lavé Henri Cerceau de tout reproche, et vous ?
L'expression était-elle bien tournée ?
Un tribunal peut se révéler "incompétent" sur un dossier, un tribunal n'est pas un lieu de débat de société, et les braves gens, ficelés dans leurs douleurs ont du mal à admettre ce genre de réponse. Ils ne veulent pas la voir, l'accepter.
Car devant qui, devant quelle tribune ? renvoyer cette affaire, alors !
On oublie que tant qu'une affaire n'est pas jugée, on est présumé innocent. Avoir dit " lavé ", c'est supposé qu'il était (déjà) coupable. Ah, cette vindicte populaire qui veut toujours se substituer à la justice !
Un peu à l'évidence ce Monsieur Cerceau n'est pas responsable, il est un rouage dans un système ... n'en demeure pas moins au fond de lui, que moralement, il ne s'absout pas de toute responsabilité au titre d'une solidarité humaine, ou de la fraternité humaine je devrais dire. C'est tout à son honneur ! d'avoir cette qualité d'âme.
D'un côté, cette dame reconnaissait une forme d'orgueil à vouloir faire grandir sa fille, trouvant qu'il lui manquait quelques centimètres, pour être mieux armée dans la vie, pour réussir, pour répondre aux canons d'apparence que la société attend, et d'un autre, l'orgueil aussi d'une science vaniteuse qui se croit infaillible, qui tente des manipulations téméraires (prenant les hommes pour des cobayes parfois), qui accepte de vendre des astuces de confort "traitements miracles" qui ne sont pas vitaux, qui ne concerne pas la santé proprement dite ...
Si la santé n'est pas en jeu, il y a quelque chose de pas très "sain" derrière tout ça, au plan spirituel. Le refus et rejet marqué de la personne de petite taille ... qu'on marque "d'un handicap" qu'elle n'a pas.
Refus d'accepter l'autre tel qu'il est ... peur de ne pas être accepté(e) tel(le) que l'on est.
(votre cas avec celui de votre fille semble différent, et d'ordre pathologique)
La société s'est-elle remise en cause ? il me semble que c'est la grande absente de ce procès ... qui laisse dans la caniveau et ces victimes, et ces "petites mains" scientifiques ... exécutantes d'un savoir académique dont la grandeur passe pour intouchable. Le problème est identique, avec les personnes victimes de vaccins.
Ces personnes ont cheminé les unes vers les autres, c'est très beau, humainement très grand, mais la société a-t-elle changé depuis ?
Il me semble que non.
- pat
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Date d'inscription : 31/07/2007
Re: La tentation du pardon
Ce procès était un peu spécial. On savait par l'enquête que certains ont continué de commercialiser les hypophyses humaines en sachant leur nocivité. Dans le boxe des accusés, il y avait tous ceux qui ont été plus ou moins acteurs dans cette filière des hormones de croissance et ceux qui ont été mêlés étaient contrairement à d'autres procès, présumés coupables par l'opinion publique. Il fallait donc que le tribunal cherche les vrais coupables s'il y en avait, les responsables et lave les autres de cette culpabilité voire de leur responsabilité dans cette affaire.Avoir dit " lavé ", c'est supposé qu'il était (déjà) coupable. Ah, cette vindicte populaire qui veut toujours se substituer à la justice !
On peut trouver étrange que des gens soient présumés coupables, mais je pense que c'est inévitable dans ce genre d'affaire. Certes cela ne reflète guère d'évolution positive du comportement humain, mais il faut se mettre à la place des personnes dont la douleur personnelle entre en résonance avec une douleur collective qui ne peut plus être contenue.
Un peu à l'évidence ce Monsieur Cerceau n'est pas responsable, il est un rouage dans un système ... n'en demeure pas moins au fond de lui, que moralement, il ne s'absout pas de toute responsabilité au titre d'une solidarité humaine, ou de la fraternité humaine je devrais dire. C'est tout à son honneur ! d'avoir cette qualité d'âme.
Oui je suis bien d'accord. C'est bien sa qualité d'âme qui le porte à aller plus loin, au delà de la culpabilité ou de la responsabilité dont la justice l'a mis hors de cause. Il s'agit pour lui, si j'ai bien compris d'assumer un destin où il a été mêlé par les fonctions qu'il occupait. Une sorte de solidarité, comme celle qu'on peut avoir quand on est mêlé à un accident ou à un drame et qu'on se prend de compassion pour la victime, alors que notre seul tort est d'avoir été là à ce moment là. Mais peut-être que d'avoir été là à ce moment là, suffit pour endosser une responsabilité : celle de n'avoir pas su empêcher le drame, alors que justement on était là.
A coté de cette humanité, subsiste, je suis d'accord avec toi njama, l'immense majorité pour qui tout cela ne servira même pas de leçon et qui continue à justifier leurs méfaits par des données comptables de rentabilité.
L'abîme ou nous conduit ce reportage n'est pas inéluctable. Nous ne le redirons jamais assez. Si ces drames ne nous conduisent pas à modifier notre rapport au pouvoir et à l'argent, d'autres pharmaciens généraux, d'autres médecins, d'autres familles auront encore longtemps à gérer ce qui n'est finalement que les effets normaux de notre inconséquence généralisée à définir notre humanisme.
- InvitéInvité
Re: La tentation du pardon
...
Pourquoi Sénanques ? Pour qu'il y ait une Force Supérieure qui nous porte." Francine Delbrel
Le pardon éprouvé
Un premier pas vers l'apaisement, un pas qui leur semblait auparavant presque impossible.
Il faut voir le visage de cet homme, qui ne peut rien répondre (à la question Et vous l'avez vous lavé de tous reproches ?) ....Poignant !
On peut aussi comprendre que son esprit, pris à brûle-pourpoint, bute sur la question, car un peu plus loin on nous explique que les parties civiles dans le procès ont été très désappointées par la relaxe générale qui a été prononcée par le tribunal. Alors pourquoi le laver lui de tous reproches ? si même le tribunal n'a su établir aucune responsabilité, et quand bien même la justice a lavé de tous soupçons Henri Cerceau, "un des artisans du drame", dit son épouse à un moment.
Il y a là je crois une difficulté de passer de l'ensemble au détail. Et ils sont là pour s'éloigner du détail pour voir l'ensemble.
Le lieu est propice, les esprits sont préparés à se rencontrer, à s'écouter, le temps a fait son œuvre, aussi, il a calmé l'ivresse de la douleur de ces parents qui ont perdu leur fille, ... le beau temps est au rendez-vous, ... mais il m'a semblé entrevoir un élément subtil déterminant qui n'est pas la rencontre humaine par elle-même, dont l'issue était bien incertaine, mais un ingrédient vital qui est la compassion.
- InvitéInvité
Re: La tentation du pardon
Ce dernier épisode démarrait sur cette réflexion de Francine Delbrel, alors que la dernière réflexion d'Henri cerceau dans "la tentation du pardon, s'achève précisément sur la semaine pascale dont nous approchons ces jours-ci, et une autre ultime phrase prononcée par le même homme.
« Qu’est-ce qu’il voulait dire Jésus sur la croix ?
Moi, ça m’a souvent interpellé.
« Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »
...
Qu’est ce ça veut dire ?
Ça veut dire, Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas qu’ils sont en train de tuer Dieu ? Ou, Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas qu’ils sont en train de tuer un homme ?
C’était l’homme, ou Dieu que l’on tuait là ?
...
Ils étaient quand même suffisamment conscients, pour savoir qu’ils étaient en train de torturer un homme, que je sache. Alors, pardonnez-leur, … parce qu’ils sont en train de tuer Dieu ?
…
Personne n’a jamais pu répondre à cette question. J’aimerais bien ... »
Francine Delbrel
« Chaque année je vis une semaine, psychologiquement troublée, qui est la semaine pascale. La semaine pascale est une semaine d’interrogation, et j’allais dire, je le ressens chaque année un petit plus … cette semaine est quelque chose qui … pour moi est un élément majeur de la réflexion sur l’humanité, ... problème de la foule, problème de l’exclusion, problème de … d'être happé par un destin, … et puis l’accepter.
L’accepter pas facilement, ... cette phrase « Père, Père, pourquoi m’as-tu abandonné » … c’est en soi-même une réflexion sur la force que l’on peut avoir en soi-même et sa fragilité … »
Henri Cerceau
Croisement ...
Bien que tous les croyants n'accordent pas à cet événement dit « pascal », la signification que seuls les chrétiens en donnent, il y a là pourtant des paroles dites dans ces instants ultimes qui peuvent se croiser avec tout esprit, de toutes natures de foi, qu'elles prennent leur source dans une suite prophétique historiquement singulière (comme celle des époux Delbrel), ou qu'elles soient de nature humaniste (comme celle d'Henri Cerceau), car Jésus aura été homme jusqu'à son dernier souffle, même si, intérieurement il a manifesté [...] à certains de ses contemporains, une autre dimension, au moins celle du Verbe incarné, comme chaque prophète a, dans sa singularité, été porteur de Cette Voix, Messager, croisement du Céleste et du terrestre, de l'esprit et de la chair, Âme - image et ressemblance -, Fils.
Messie, Messager ?
Le Messie (de l'hébreu מָשִׁיחַ - mashia'h, araméen meshi'ha משיחא, arabe Mèsih المسيح) désignait initialement dans le judaïsme l'oint, c'est-à-dire la personne consacrée par le rituel de l'onction réalisée par un prophète de Dieu.
En grec, le mot « Christ », dont la racine Χριστός signifie « oint », traduit le terme hébraïque de mashia'h.
Wikipédia
La notion de Sauveur se rapporte davantage à l'eschatologie.