Chroniques Février 08
Après la création du monde (si ce concept de temps a du sens quand on parle de Dieu), Dieu s'est-il retiré pour laisser à l'homme la possibilité d'exercer sa liberté ou au contraire est -il resté omniprésent, créant sans cesse?
Je crois, en effet que la Création est continue, que non seulement Dieu ne se retire pas, mais qu'il crée sans cesse.
Mais je crois aussi que la part laissée à l'homme est non seulement importante mais essentielle à l'évolution humaine et à son avenir.
Aussi ne nous étonnons pas d'une certaine absence de Dieu., en ce sens qu'il n'intervient pas dans l'histoire sociale des hommes.
Autrement dit, les exterminations, les guerres, les souffrances de tout genre en témoignent.
C'est à l'homme de gérer sa vie communautaire. Les Justes ne sont pas victimes de l'injustice de Dieu, mais des victimes plus ou moins innocentes du mauvais usage que l'ensemble des Hommes fait de cette Création.
Juger c'est immobiliser la Création
Toutes les traditions spirituelles nous demandent de ne pas juger. En effet le jugement ne peut pas être conciliable avec l'amour et la fraternité.
Mais je voudrais réfléchir avec vous sur un autre aspect du jugement.
La Révélation d'arès, comme nous l'avons déjà vu, met l'accent sur la nécessité de se changer.
C'est au coeur même de la vie spirituelle.
Si le monde doit changer c'est à dire nous tous en tant qu'individu, cela veut dire que le monde est en perpétuelle construction, en perpétuelle révélation. Cela veut dire que chacun d'entre nous est appelé à être le Créateur, le révélateur de lui-même.
En jugeant l'autre, nous lui refusons cette possibilité d'évolution. Nous le figeons dans un moment donné et nous l'immobilisons dans ce que nous voyons ou croyons voir de lui à cet instant.
Ainsi le jugement n'apparaît pas seulement comme incompatible avec la fraternité, mais aussi et c'est bien plus grave comme en contradiction avec l'idée même d'évolution possible.
C' est un regard définitif sur l'autre. L'autre jugé incapable de se spiritualiser, incapable de progrès, incapable de changement.
Le jugement implique un monde clos, fermé sur lui-même, à jamais crée comme il est, sans évolution possible