Chroniques sept 07
Pour autant chacun se rendra compte des difficultés rencontrées pour alimenter un tel forum, mais c'est dans la persévérance que l'on jugera si oui ou non il est judicieux de continuer.
Tout le monde aura compris que ce forum se veut fédéralisateur autour du thème de la spiritualité. La spiritualité non pas comme un sujet de philosophie abstrait, mais comme une réalité expérimentale.
Comment un homme quelque soit ses croyances ou ses absences de croyances peut donner à sa vie une orientation qui ne soit pas uniquement tourné vers son aspect matériel et participer à l'édification d'un monde meilleur par son propre changement?
(à suivre)
Re: Chroniques sept 07
Je considère que le Message évangélique en qualifiant la nature humaine par son essence divine et en plaçant l'amour au niveau le plus haut du comportement humain, n'a jamais été dépassé.
Quant au Coran, je n'y suis pas assez versé pour en parler. Je souhaite l'intervention sur ce forum de Musulmans ouverts, afin qu'ils nous invitent à réfléchir avec eux sur cette Parole.
Aucune des Révélations n'a vocation, me semble t-il, à fonder une Eglise ou une Secte, mais à orienter les efforts des individus sur leur changement personnel et à inciter chacun à inviter fraternellement son prochain à en faire autant.
L'élan que produit une seule vie spirituelle active aussi infime que cela puisse paraître au niveau du résultat, agit cependant sur toute la communauté des humains et la rend définitivement plus humaine
Il nous reste beaucoup d'effort à faire et dans ce domaine personne n'est arrivé au bout de ce qu'il est en mesure de réaliser.
(à suivre....)
Re: Chroniques sept 07
Pendant les deux siècles qui viennent de s'écouler on a cru que les seuls progrès possibles seraient désormais scientifiques et techniques.
Certes, ils ont été de formidables moyens d'évolution, de changement, d'améliorations des conditions de vie. Mais ils ont généré aussi de l'angoisse, du danger, du malheur et de la pauvreté.
Comment en est-on arrivé à penser qu'un progrès technique ou scientifique, aussi prodigieux soit-il, pourrait donner à l'humanité le bonheur qu'elle réclame sans que cette humanité ne devienne plus humaine?
Comment a t-on pu autant négliger ce qui touche à l'âme humaine? Pouvait-on vraiment espérer conduire au bonheur sans en même temps, faire naître en chacun de nous un humanisme exigeant?
Notre aspiration au bonheur, notre besoin d'amour et de liberté ne seraient-ils qu'une illusion et se réduiraient-ils à quelques progrès de haute technicité?
Re: Chroniques sept 07
Ainsi la technique, en nous rendant la vie plus facile, rendrait notre effort individuel inutile.
Notre potentiel spirituel enfoui dans les méandres d'une conscience à peine née, n'aurait aucune nécessité à se révéler et nous atteindrions le bonheur uniquement à coup de progrès matériels!
«L'humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu'elle a faits. Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d'elle.» Henri Bergson
On reparlera du livre de Bergson d'où est tiré cette réflexion: Les deux sources de la morale et de la religion, paru en 1932. Il s'agit du dernier livre de Henri Bergson. Son testament spirituel
Re: Chroniques sept 07
« Elle (l'humanité) ne sait pas assez que son avenir dépend d'elle » dit Bergson
Car, depuis que l'homme est l'homme, il n'a pas réussi à épanouir les qualités d'homme qu'il possède.
Son « péché », c'est de ne pas trouver en lui la force de se spiritualiser.
Sa « faute », c'est de faire des mauvais choix répétés et de ne pas savoir accompagner ses progrès techniques et scientifiques par des progrès spirituels correspondants.
Voilà son erreur,
voilà sa légèreté.
Pourra t-on encore longtemps contenir nos découvertes en faisant l'économie de l'effort d'une humanisation effective?
Savons nous seulement que notre avenir dépend de nous?
Sommes nous vraiment convaincus que nous pouvons modeler notre destin?
Parfois on se laisse aller à penser que nos systèmes, ces grandes machines politiques, éconnomiques, juridiques, religieuses, sociales finissent par avoir le véritable pouvoir. C'est à dire que nous aurions délégué, non pas à d'autres hommes notre pouvoir, mais à des systèmes, à des machines dont nous serions devenus les esclaves.
Re: Chroniques sept 07
Ainsi cette créature soumise à ses systèmes, à ses machines, sans envergure, apparemment sans rôle particulier, voué à la mort, aurait finalement vocation à devenir associé, partenaire, co-créateur dans un projet qu’il partagerait avec Dieu.
Ce serait la vraie intention de Dieu et la justification de l’amour qu’il aurait répandu dans sa création.
La liberté, d’essence divine, laissée à l’homme, en fait donc un partenaire possible, mais aussi un rival possible, si l'homme s'oppose au projet créateur.
Et l'homme peut s'opposer.
D'ailleurs par la vie qu'il mène plus ou moins consciemment l'homme est loin de collaborer au projet divin.
C'est un grand risque, mais il n'y a pas d’autres choix, à moins d’anéantir l’homme, et le renvoyer à sa condition d’animal innocent, plus ou moins programmé
La liberté réduit Dieu à un silence relatif, un silence respectueux du choix de l’homme.
Comment se révéler sans s’imposer à tous et rendre ainsi la Création contingente ?
De temps en temps, des « rappeleurs » sont envoyés, appelés prophètes qui viennent témoigner de l’amour de Dieu et de la nécessité pour Dieu d'épancher cet amour
L' esprit vacille.
Je cite encore Bergson pour conclure
« Par le fait, les mystiques (les pénitents) sont unanimes à témoigner que Dieu a besoin de nous, comme nous avons besoin de Dieu. Pourquoi aurait-il besoin de nous, sinon pour nous aimer? Telle sera bien la conclusion du philosophe qui s'attache à l'expérience mystique. La Création lui apparaîtra comme une entreprise de Dieu pour créer des créateurs, pour s'adjoindre des êtres dignes de son amour. »
Re: Chroniques sept 07
Car, l’homme possède des dons, un potentiel spirituel qui le distingue parmi les animaux. Sans avoir véritablement su encore développer ces qualités spirituelles, il sait cependant qu’il est différent de tous les autres animaux.
Le peu de liberté que l’homme a déjà conquises, lui permet de dépasser largement tout ce qu’un animal pourrait bien produire, à la fois sur le plan de la barbarie ou sur le plan de l’humanisme. Je veux dire dans le pire comme dans le meilleur.
C'est une erreur de ramener les actes humains aussi horribles qu' ils puissent être au rang de ceux commis par les animaux. L'acte humain est d'une autre nature, car l'homme a été distingué par le créateur pour une évolution d'un autre niveau que celui réservé à l'animal. Il ne sera plus jamais un animal, il n'en aura plus jamais l'innocence, si un jour il l'a eue. Il est définitivement d'une autre nature.
Pour le croyant, comme pour l’humaniste athée, cette terre devrait permettre que chacun y vive heureux en harmonie avec les autres et l’environnement. C’est donc de notre responsabilité de créer les conditions de notre bonheur
(à suivre)
Re: Chroniques sept 07
Mais la liberté par nature comporte le risque du bien et du mal.
Risque, comme nous l'avons déjà vu, que l’homme ne s’associe pas au projet créateur, et s'approprie la Création pour en devenir le maître.
Si l'homme choisit le bien, à un certain degré de son développent spirituel, il découvrira qu’il partage la Puissance, la Perfection et l’Intelligence de Dieu et qu’il est appelé chaque jour à devenir davantage , le co-créateur de lui-même et du monde.
En créant la terre ou l'univers, Dieu a imaginé l'émergence progressive de l'esprit
Dans un monde aussi matérialisé, aussi peu spirituel n'y a t-il pas comme une urgence à chercher en l'homme ce qui fait sa spécificité, ce qui fait qu'il est un homme
Nous n'avons aucune idée de ce que pourra être un monde changé.
Le pouvoir créateur de l'homme décidera et choisira, parmi les mondes possibles, celui qui correspond le mieux à son évolution.
L'homme peut évoluer physiquement, économiquement, socialement, spirituellement de multiples façons.
Le cadre d'amour et de liberté prévu par Dieu est assez vaste.
Ce cadre n'est imposé strictement ni par Dieu ni bien sûr par aucun homme ou groupe que ce soit.
Ce cadre n'est pas un cadre moral, ce n'est pas un système, il est la vie même.
Car, au cours des siècles, la vie de l'esprit n'a presque pas évoluée. Nous sommes restés figés dans nos codes, nos credo, nos principes et notre culture.
Si nous avions su intégrer à nos progrès matériels, les mêmes progrès humanistes ou spirituels nous serions aujourd'hui parvenus, sans doute, au plus haut degré humaniste que l'humanité ait connu.
Ne sait-on déjà que ce sont nos choix qui conditionneront notre évolution et notre bonheur?.
Et ne sait-on aussi déjà que de notre capacité à nous aimer, à nous supporter dépendra notre avenir ?