Chronique 8 septembre 09 : un prophète pour qui ?
On peut comprendre qu'un prophète s'interroge sur l'utilité et les buts qui président à son prophétisme.
Le prophète se dit investi par Dieu d'une mission particulière. Mais il apparaît aux yeux des Hommes comme autoproclamé puisque eux n'ont pas eu cette Révélation que le prophète prétend avoir reçu. Dès lors, les choses deviennent difficiles. Tout va se jouer sur le rapport de confiance entre le prophète et ceux qui le lisent et l'écoutent.
Le prophète remué par ce qu'il a reçu va avoir tendance devant l'incrédulité du peuple à user de l'autorité, voire de l'autoritarisme dont il peut disposer. Ainsi à des époques marquées par la religiosité, le prophète pourra être franchement tyrannique. A des époques comme celle où nous vivons, le prophète est dans l'incapacité d'exercer une véritable autorité sur l'ensemble de la société. Pourtant, il lui tarde de voir la Parole répandue dans le monde et accomplie. Et si la Révélation qu'il a reçu lui enjoint de n'être le chef de personne, de ne lever la mains sur personne et de laisser libre les consciences, il aura bien des difficultés à rassembler un « petit reste » qui puisse l'épauler efficacement.
Comment alors, concilier cette exigence de diffusion qui nécessite bonne volonté, abnégation, générosité et l'exigence tout aussi forte de n'exercer aucune autorité puisque celle-ci est contre productive par rapport à la vie spirituelle ?
Dieu envoie un messager ! Pour qui ? Pour quoi? Pourquoi?
Textuellement : rassembler un "petit reste" ,(« Ceux qui ont décidé de me faire totalement confiance et de travailler concrètement dans la direction qui est la mienne sont ceux que j'appelle Pèlerins d'Arès ou petit reste, » Michel Potay )
Le prophète doit donc rechercher quelques inconditionnels pour bâtir les premières ébauches d'assemblées qui deviendront de plus en plus autonomes par la suite. Il peut paraître contradictoire de revendiquer ce « petit reste » relativement soumis et dépendant quand on sait que les fondements de la vie spirituelle reposent sur la liberté et la responsabilité.
Mais cette catégorie d'Homme indispensable ne doit pas former à terme, une sorte de club un peu hermétique et gardiens jaloux d'une parole qui s'adresse à tous.
Il ne faut pas oublier tous ceux : sympathisants, auxiliaires, curieux ouverts, qui sans être véritablement au service rapproché du prophète, en écoute cependant l'enseignement tout en acceptant l'origine divine de son message.
Ce serait catastrophique d'opposer les uns aux autres. Il est indispensable me semble t-il, de créer les conditions d'une bonne coopération entre eux et cesser d'interpréter « reste » et petit reste ou « Pélerin » ou « pèlerin » comme étant un grade ou un mérite.
Cette manière de sentir les choses est exécrable.
Elle pourrait devenir une cause de l'effondrement du mouvement arésien.
Il est certain que les uns et les autres ne sont pas tout à fait dans le même état d'esprit. Pour les uns, garder une certaine liberté de ton, ne sert pas le prophétisme comme il faudrait. Pour les autres, obéir presque aveuglément donne une image au grand public qui finira par faire du tort à la cause même qu'ils défendent.
Non seulement ces deux familles doivent exister et cohabiter, mais elles sont nécessaires à la bonne réussite du projet prophétique.
Je crois, d'une part, que l'inconditionnalité doit rester bien cadrée : une obéissance et une assistance efficace aux projets du prophète, mais une résistance réfléchie à toute tentation de le déifier, de le porter au nue.
Et je crois, d'autre part, que ceux que la notion même de prophète et de prophétisme rebute doivent faire effort pour aider et soutenir une mission caractérisée justement par la présence même d'un prophète.
Depuis peu de temps un certain malaise grandit à l'intérieur du groupe qui s'identifie comme étant « pélerins d'Arès ». On ne devrait pas sentir la nécessité de se nommer ou de s'identifier mais cependant il faut se garder aussi de l'illusion d'être ce qu'on n'est pas.
La réussite du prophétisme et donc d'un projet de Dieu est dans l'harmonisation des actions de tous les Hommes de bien. Dans ce domaine, encore davantage qu'ailleurs, c'est la capacité à vivre fraternellement qui marquera les premières réussites.
C'est pourquoi, nous ne devons pas nous chercher les uns le autres de mauvaises querelles sur l'intensité, le lieu, la manière d'exprimer notre engagement.
Il serait aussi néfaste de n'avoir dans un groupe que des sympathisants inactifs et donc inefficace ou de n'avoir que des adeptes offrant une image extérieure de repli sur soi et d'absence d'esprit critique
Les premiers sont normalement grandement pris en charge par le prophète et c'est bien ainsi. Mais qui va s'intéresser aux autres ? Ceux qui, avec Dieu ou sans Dieu, vont se lever pour humaniser notre planète.
Depuis le début de ce forum , nous proposons à tous les Hommes de bonne volonté d'échanger ici.
Nous n'avons rencontré aucun encouragement de la part de ceux que nous nommerons désormais « Pélerins d'Arès ». Nous avons plutôt récolté des sarcasmes sur le moyen employé, à savoir internet et le forum, comme si nous avions même créé du tort à la Parole .
Je comprends dans ces conditions, sans approuver, que la colère de certains soit à la mesure de leur déception.
Pour ma part (ceux qui fréquentent ce forum s'exprimeront à ce sujet) je suis plus que jamais convaincu de la nécessité de multiples plateformes spirituelles, intégrant Dieu, la Révélation d'Arès, le prophétisme ou pas...
- InvitéInvité
Re: Chronique 8 septembre 09 : un prophète pour qui ?
Je suis d'accord :
"Pour ma part (ceux qui fréquentent ce forum s'exprimeront à ce sujet) je suis plus que jamais convaincu de la nécessité de multiples plateformes spirituelles, intégrant Dieu, la Révélation d'Arès, le prophétisme ou pas..."
De multiples plateformes équipées (s'équipant) de passerelles.
De même de multiples assemblées. Orientées avant tout par l'exercice responsable et évangélique de leurs libertés et souverainetés, ainsi que celles de leurs membres, cela va sans dire...
Par contre,je ne suis pas sûr de bien comprendre le "ou pas" final.
Ma question (à la cantonade, et améliorable, ou remplaçable par une meilleure) :
Que doivent intégrer au moins et en commun les plateformes et les assemblées diverses et variées ?